Mettonsnous Ă lâĂ©coute de ce que le Seigneur veut nous dire Ă travers cette Ă©preuve, sur notre maniĂšre de vivre, sur notre rapport Ă la technologie, Ă la mondialisation, Ă la fragilitĂ© humaine, Ă la mort, Ă lâexigence de modes de vie diffĂ©rents. Câest une maniĂšre inattendue de vivre le CarĂȘme et le Temps pascal.
Mon commandant, mon ancien,Ils sont lĂ , ils sont tous prĂ©sents, quâils soient vivants ou disparus, oubliĂ©s de lâhistoire ou cĂ©lĂšbres, croyants, agnostiques ou incroyants, souffrant ou en pleine santĂ©, jeunes soldats ou anciens combattants, civils ou militaires, ils sont tous prĂ©sents, si ce nâest pas avec leur corps, câest par leur coeur ou par leur Ăąme ! Tous ceux qui, un jour, ont croisĂ© votre chemin, ou ont fait avec vous une partie de votre route ou plutĂŽt de votre incroyable destinĂ©e, sont regroupĂ©s autour de vous les lycĂ©ens de Bordeaux, les rĂ©sistants du rĂ©seau Jade-Amicol, les dĂ©portĂ©s du camp de Langenstein, vos frĂšres dâarmes, vos lĂ©gionnaires que vous avez menĂ©s au combat, ceux qui sont morts dans lâanonymat de la jungle ou lâindiffĂ©rence du pays, les enfants de Talung que vous avez dĂ» laisser derriĂšre vous, les harkis abandonnĂ©s puis livrĂ©s aux mains du FLN ! Je nâoublie pas vos parents et votre famille, qui ont partagĂ© vos joies et vos Ă©preuves ; il faut ajouter Ă cette longue liste, les jeunes gĂ©nĂ©rations, qui nâont connu, ni la Guerre de 40, ni lâIndochine, pas plus que lâAlgĂ©rie, mais qui ont dĂ©vorĂ© vos livres, qui vous ont Ă©coutĂ© et que vous avez marquĂ©s profondĂ©ment ! Cette liste ne serait pas complĂšte, si nâĂ©tait pas Ă©voquĂ©e la longue cohorte des prisonniers, des dĂ©chus, des petits et des sans-grades, les inconnus de lâhistoire et des mĂ©dias, ceux que vous avez croisĂ©s, Ă©coutĂ©s, respectĂ©s, dĂ©fendus, compris et aimĂ©s et dont vous avez Ă©tĂ© lâavocat. Eux tous sâadressent Ă vous aujourdâhui, Ă travers ces quelques mots et, comme nous en Ă©tions convenus la derniĂšre fois que nous nous sommes vus et embrassĂ©s chez vous, je ne servirai que dâinterprĂšte, Ă la fois fidĂšle, concis et surtout HĂ©lie, notre compagnon fidĂšle, câest vous qui nous quittez, emportant avec vous vos souvenirs et surtout vos interrogations et vos mystĂšres ; vous laissez chacun de nous, Ă la fois heureux et fier de vous avoir rencontrĂ©, mais triste et orphelin de devoir vous quitter. Vous laissez surtout chacun de nous, seul face Ă sa conscience et face aux interrogations lancinantes et fondamentales qui ont hantĂ© votre vie, comme elles hantent la vie de tout honnĂȘte homme, qui se veut Ă la fois homme dâaction et de rĂ©flexion, et qui cherche inlassablement Ă donner un sens Ă son geste !Parmi tous ces mystĂšres, lâun dâeux ne vous a jamais quittĂ©. Il a mĂȘme scandĂ© votre vie ! Câest celui de la vie et de la mort. Car qui dâautres mieux que vous, aurait pu dire, Ă©crire, prĂ©dire ou reprendre Ă son compte ce poĂšme dâAlan Seeger, cet AmĂ©ricain, Ă la fois lĂ©gionnaire et poĂšte, disparu Ă 20 ans dans la tourmente de 1916 jâai rendez-vous avec la mort » ?Câest Ă 10 ans que vous avez votre premier rendez-vous avec la mort, quand gravement malade, votre maman veille sur vous, nuit et jour ; de cette Ă©preuve, vous vous souviendrez dâelle, tricotant au pied de votre lit et vous disant Tu vois HĂ©lie, la vie est ainsi faite comme un tricot il faut toujours avoir le courage de mettre un pied devant lâautre, de toujours recommencer, de ne jamais sâarrĂȘter, de ne jamais rien lĂącher ! » Cette leçon dâhumanitĂ© vous servira et vous sauvera quelques annĂ©es plus tard en camp de concentration. Votre pĂšre, cet homme juste, droit et indĂ©pendant, qui mettait un point dâhonneur durant la guerre, Ă saluer poliment les passants, marquĂ©s de lâĂ©toile jaune, participera aussi Ă votre Ă©ducation ; il vous dira notamment de ne jamais accrocher votre idĂ©al, votre Ă©toile personnelleââ Ă un homme, aussi grand fĂ»t-il ! De lâĂ©poque de votre jeunesse, vous garderez des principes stricts et respectables, que les alĂ©as de la vie ne vont pourtant pas mĂ©nager ; câest bien lĂ votre premier mystĂšre dâune Ă©ducation rigoureuse, fondĂ©e sur des rĂšgles claires, simples et intangibles, que la vie va vous apprendre Ă relativiser, dĂšs lors quâelles sont confrontĂ©es Ă la rĂ©alitĂ© !Puis, Ă 20 ans, vous aurez votre deuxiĂšme rendez-vous avec la mort ! Mais cette fois-ci, vĂȘtu dâun mĂ©chant pyjama rayĂ©, dans le camp de Langenstein. Deux ans de dĂ©portation mineront votre santĂ© et votre survie se jouera Ă quelques jours prĂšs, grĂące Ă la libĂ©ration du camp par les AmĂ©ricains. Mais votresurvie se jouera aussi par lâaide fraternelle dâun infirmier français qui volait des mĂ©dicaments pour vous sauver dâune pneumonie, puis celle dâun mineur letton, qui vous avait pris en affection et qui chapardait de la nourriture pour survivre et vous aider Ă supporter des conditions de vie et de travail inhumaines. En revanche, vous refuserez toujours de participer Ă toute forme dâemploi administratif dans la vie ou lâencadrement du camp dâinternement, ce qui vous aurait mis Ă lâabri du dĂ©nuement dans lequel vous avez vĂ©cu. Vous y connaitrez aussi la fraternitĂ© avec ses diffĂ©rentes facettes dâun cĂŽtĂ©, celle du compagnon qui partage un quignon de pain en dĂ©pit de lâextrĂȘme pĂ©nurie, du camarade qui se charge dâune partie de votre travail malgrĂ© la fatigue, mais de lâautre, les rivalitĂ©s entre les petites fraternitĂ©s qui se crĂ©aient, les cercles, les rĂ©seaux dâinfluence, les mouvements politiques ou les nationalitĂ©sâŠ. MystĂšre, ou plutĂŽt misĂšre, de lâhomme confrontĂ© Ă un palier de souffrances tel quâil ne sâappartient plus ou quâil perd ses rĂ©fĂ©rences intellectuelles, humaines et morales !Vous avez encore eu rendez-vous avec la mort Ă 30 ans, cette fois, Ă lâautre bout du monde, en Indochine. Vous Ă©tiez de ces lieutenants et de ces capitaines, pour lesquels de Lattre sâĂ©tait engagĂ© jusquâĂ lâextrĂȘme limite de ses forces, comme sentinelles avancĂ©es du monde libre face Ă lâavancĂ©e de la menace communiste. Dâabord Ă Talung, petit village Ă la frontiĂšre de Chine, dont vous avez gardĂ© pieusement une photo aĂ©rienne dans votre bureau de Lyon. Si les combats que vous y avez menĂ© nâeurent pas de dimension stratĂ©gique, ils vous marquĂšrent profondĂ©ment et dĂ©finitivement par leur fin tragique contraint dâabandonner la Haute rĂ©gion, vous avez dĂ» le faire Ă Talung, sans prĂ©avis, ni mĂ©nagement ; ainsi, vous et vos lĂ©gionnaires, quittĂšrent les villageois, en fermant les yeux de douleur et de honte ! Cette interrogation, de lâordre que lâon exĂ©cute en dĂ©saccord avec sa conscience, vous hantera longtemps, pour ne pas dire toujours ! Plus tard, Ă la tĂȘte de votre Compagnie du 2° Bataillon Ă©tranger de parachutistes, vous avez conduit de durs et longs combats sous les ordres dâun chef dâexception, le chef dâescadron RAFFALLI Nhia Lo, la RiviĂšre Noire, Hoa Binh, Nassan, la Plaine des Jarres. Au cours de ces combats, Ă lâinstar de vos compagnons dâarmes ou de vos aĂźnĂ©s, vous vous sentiez invulnĂ©rables ; peut-ĂȘtre mĂȘme, vous sentiez-vous tout permis, parce que la mort Ă©tait votre plus proche compagne une balle qui vous effleure Ă quelques centimĂštres du coeur, votre chef qui refuse de se baisser devant lâennemi et qui finit pas ĂȘtre mortellement touchĂ© ; Amilakvari et Brunet de SairignĂ© vous avaient montrĂ© le chemin, SegrĂ©tain, Hamacek, Raffalli et plus tard Jeanpierre, ViolĂšs, Bourgin, autant de camarades qui vous ont quittĂ© en chemin. Parmi cette litanie, on ne peut oublier, votre fidĂšle adjudant dâunitĂ©, lâadjudant Bonnin, qui vous a marquĂ© Ă tel point, que, plus tard, vous veillerez Ă Ă©voquer sa personnalitĂ© et sa mĂ©moire durant toutes vos confĂ©rences ! Et avec lui, se joignent tous vos lĂ©gionnaires, qui ont servi honnĂȘtes et fidĂšles, qui sont morts, dans lâanonymat mais face Ă lâennemi, et pour lesquels vous nâavez eu le temps de dire quâune humble priĂšre. Tel est le mystĂšre de la mort au combat, qui au mĂȘme moment frappe un compagnon Ă vos cĂŽtĂ©s et vous Ă©pargne, pour quelques centimĂštres ou une fraction de seconde !10 ans plus tard, vous aurez encore rendez-vous avec la mort ! Mais cette fois-ci, ce ne sera pas dâune balle perdue sur un champ de bataille, mais de 12 balles dans la peau, dans un mauvais fossĂ© du Fort dâIvry. En effet, vous veniez dâaccomplir un acte grave, en vous rebellant contre lâordre Ă©tabli et en y entraĂźnant derriĂšre vous une unitĂ© dâĂ©lite de lĂ©gionnaires, ces hommes venus servir la France avec honneur et fidĂ©litĂ©. Or retourner son arme contre les autoritĂ©s de son propre pays reste un acte trĂšs grave pour un soldat ; en revanche, le jugement qui sera rendu - 10 ans de rĂ©clusion pour vous et le sursis pour vos capitaines - montre quâen dĂ©pit de toutes les pressions politiques de lâĂ©poque, en dĂ©pit des tribunaux dâexception et en dĂ©pit de la rapiditĂ© du jugement, les circonstances attĂ©nuantes vous ont Ă©tĂ© reconnues. Elles vous seront aussi Ă©tĂ© reconnues 5 ans aprĂšs, quand vous serez libĂ©rĂ© de prison, comme elles vous seront encore reconnues quelques annĂ©es plus tard quand vous serez rĂ©habilitĂ© dans vos droits ; elles vous seront surtout reconnues par la nation et par les mĂ©dias Ă travers le succĂšs Ă©blouissant de vos livres, celui de vos nombreuses confĂ©rences et par votre tĂ©moignage dâhomme dâhonneur. Ces circonstances attĂ©nuantes se transformeront finalement en circonstances exceptionnelles, lorsque, 50 ans plus tard, en novembre 2011, le PrĂ©sident de la RĂ©publique en personne vous Ă©lĂšvera Ă la plus haute distinction de lâOrdre de la LĂ©gion dâHonneur ; au cours de cette cĂ©rĂ©monie Ă©mouvante, qui eut lieu dans le PanthĂ©ondes soldats, nul ne saura si lâaccolade du chef des armĂ©es reprĂ©sentait le pardon du pays Ă lâun de ses grands soldats ou bien la demande de pardon de la RĂ©publique pour avoir tant exigĂ© de ses soldats Ă lâĂ©poque de lâAlgĂ©rie. Le pardon, par sa puissance, par son exemple et surtout par son mystĂšre, fera le reste de la cĂ©rĂ©monie !âŠ.Aujourdâhui, vous nous laissez lâexemple dâun soldat qui eut le courage, Ă la fois fou et rĂ©flĂ©chi, de tout sacrifier dans un acte de dĂ©sespoir pour sauver son honneur ! Mais vous nous quittez en sachant que beaucoup dâofficiers ont aussi prĂ©servĂ© leur honneur en faisant le choix de la discipline. Le mot de la fin, si une fin il y a, car la tragĂ©die algĂ©rienne a fait couler autant dâencre que de sang, revient Ă lâun de vos contemporains, le gĂ©nĂ©ral de Pouilly, qui, au cours de lâun des nombreux procĂšs qui suivirent, dĂ©clara, de façon magistrale et courageuse, devant le tribunal Choisissant la discipline, jâai Ă©galement choisi de partager avec la Nation française la honte dâun abandon⊠Et pour ceux qui, nâayant pas pu supporter cette honte, se sont rĂ©voltĂ©s contre elle, lâHistoire dira sans doute que leur crime est moins grand que le nĂŽtre » !Et puis, quelque 20 ans plus tard, alors que, depuis votre sortie de prison, vous aviez choisi de garder le silence, comme seul linceul qui convienne aprĂšs tant de drames vĂ©cus, alors que vous aviez reconstruit votre vie, ici mĂȘme Ă Lyon, vous ĂȘtes agressĂ© un soir dans la rue par deux individus masquĂ©s, dont lâun vous crie, une fois que vous ĂȘtes Ă terre Tais-toi ! On ne veut plus que tu parles ! » Cette agression survenait aprĂšs lâune de vos rares interventions de lâĂ©poque ; elle agira comme un Ă©lectrochoc et vous dĂ©cidera alors Ă tĂ©moigner de ce que vous avez vu et vĂ©cu Ă la pointe de tous les drames qui ont agitĂ© la France au cours du XXĂšme siĂšcle. Ainsi, au moment oĂč vous comptiez prendre votre retraite, vous allez alors commencer, une 3° carriĂšre dâĂ©crivain et de confĂ©rencier. Alors que le silence que vous aviez choisi de respecter, vous laissait en fait pour mort dans la sociĂ©tĂ© française, ce nouvel engagement va vous redonner une raison de vivre et de combattre ! Toujours ce mystĂšre de la vie et de la mort ! Au-delĂ des faits et des drames que vous Ă©voquerez avec autant dâhumilitĂ© que de pudeur, vous expliquerez les grandeurs et les servitudes du mĂ©tier des armes et plus largement de celles de tout homme. A lâĂ©gard de ceux qui ont vĂ©cu les mĂȘmes guerres, vous apporterez un tĂ©moignage simple, vrai, poignant et dĂ©passionnĂ© pour expliquer les drames vĂ©cus par les soldats, qui, dans leur prĂ©rogative exorbitante de gardien des armes de la citĂ© et de la force du pays, sont en permanence confrontĂ©s aux impĂ©ratifs des ordres reçus, aux contraintes de la rĂ©alitĂ© des conflits et aux exigences de leur propre conscience, notamment quand les circonstances deviennent exceptionnellement dramatiques. A lâĂ©gard des jeunes gĂ©nĂ©rations, qui nâont pas connu ces guerres, ni vĂ©cu de telles circonstances, mais qui vous ont Ă©coutĂ© avec ferveur, vous avez toujours Ă©vitĂ© de donner des leçons de morale, ayant vous-mĂȘme trop souffert quand vous Ă©tiez jeune, des tribuns qui sâindignaient sans agir, de ceux qui envoyaient les jeunes gens au front en restant confortablement assis ou de notables dont la prudence excessive servait dâalibi Ă lâabsence dâengagement. Vous ĂȘtes ainsi devenu une rĂ©fĂ©rence morale pour de nombreux jeunes, quâils fussent officiers ou sous-officiers ou plus simplement cadres ou homme de dans les derniĂšres annĂ©es de votre vie, vous avez aussi eu plusieurs rendez-vous avec la mort, car votre carcasse » comme vous nous le disiez souvent, finissait pas vous jouer des tours et le corps mĂ©dical, avec toute sa compĂ©tence, sa patience et son Ă©coute, ne pouvait plus lutter contre les ravages physiques des annĂ©es de dĂ©portation, les maladies contractĂ©es dans la jungle indochinoise et les djebels algĂ©riens, les consĂ©quences des annĂ©es de campagnes, dâhumiliation ou de stress. Pourtant, vous avez dĂ©jouĂ© les pronostics et vous avez tenu bon, alors que vous accompagniez rĂ©guliĂšrement bon nombre de vos frĂšres dâarmes Ă leur derniĂšre demeure ! LĂ encore, le mystĂšre de la vie et de la mort vous collait Ă la puis, aujourdâhui, HĂ©lie, notre ami, vous ĂȘtes lĂ au milieu de nous ; vous, lâhomme de tous les conflits du XXĂšme siĂšcle, vous vous ĂȘtes endormi dans la paix du Seigneur en ce dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle, dans votre maison des Borias que vous aimiez tant, auprĂšs de Manette et de celles et ceux qui ont partagĂ© lâintimitĂ© de votre HĂ©lie, ĂȘtes-vous rĂ©ellement mort ? Bien sĂ»r, nous savons que nous ne croiserons plus vos yeux dâun bleu indĂ©finissable ! Nous savons que nous nâĂ©couterons plus votre voix calme, posĂ©e et dĂ©terminĂ©e ! Nous savons aussi que, lors de nos prochaines Ă©tapes Ă Lyon, seule Manette nous ouvrira la porte et nous accueillera ! Nous savons aussi que vos Ă©crits sont dĂ©sormais achevĂ©s !Mais, HĂ©lie, Ă lâinstar de tous ceux qui sont ici prĂ©sents, nous avons envie nous Ă©crier, comme cet Ă©crivain français Mort, oĂč est ta victoire ? »Mort, oĂč est ta victoire, quand on a eu une vie aussi pleine et aussi intense, sans jamais baisser les bras et sans jamais renoncer ?Mort, oĂč est ta victoire, quand on nâa cessĂ© de frĂŽler la mort, sans jamais chercher Ă se protĂ©ger ?Mort, oĂč est ta victoire, quand on a toujours Ă©tĂ© aux avant-gardes de lâhistoire, sans jamais manquĂ© Ă son devoir ?Mort, oĂč est ta victoire, quand on a su magnifier les valeurs militaires jusquâĂ lâextrĂȘme limite de leur cohĂ©rence, sans jamais dĂ©faillir Ă son honneur ?Mort, oĂč est ta victoire, quand on sâest toujours battu pour son pays, que celui-ci vous a rejetĂ© et que lâon est toujours restĂ© fidĂšle Ă soi-mĂȘme ?Mort, oĂč est ta victoire, quand aprĂšs avoir vĂ©cu de telles Ă©preuves, on sait rester humble, mesurĂ© et discret ?Mort, oĂč est ta victoire, quand son expĂ©rience personnelle, militaire et humaine sâaffranchit des Ă©poques, des circonstances et des passions et sert de guide Ă ceux qui reprendront le flambeau ?Mort, oĂč est ta victoire, quand aprĂšs avoir si souvent Ă©voquĂ© lâabsurde et le mystĂšre devant la rĂ©alitĂ© de la mort, on fait rĂ©solument le choix de lâEspĂ©rance ?HĂ©lie, notre frĂšre, toi qui a tant prĂŽnĂ© lâEspĂ©rance, il me revient maintenant ce vieux chant scout que tu as dĂ» chanter dans ta jeunesse et sans doute plus tard, et que tous ceux qui sont prĂ©sents pourraient entonner Ce nâest quâun au revoir, mon frĂšre ! Ce nâest quâun au revoir ! Oui, nous nous reverrons HĂ©lie ! Oui, nous nous reverrons » !Oui, HĂ©lie, oui, nous nous reverrons Ă lâombre de Saint Michel et de Saint Antoine, avec tous tes compagnons dâarmes, en commençant par les plus humbles, dans un monde sans injure, ni parjure, dans un monde sans trahison, ni abandon, dans un monde sans tromperie, ni mesquinerie, dans un monde de pardon, dâamour et de vĂ©ritĂ© !A Dieu, HĂ©lieâŠ.A Dieu, HĂ©lie et surtout merci ! Merci dâavoir su nous guider au milieu des champs de braise ! »
LafidĂ©litĂ© passe par lâexercice continu des disciplines spirituelles : la mĂ©ditation quotidienne, la communion fraternelle, la lecture, la priĂšre, lâĂ©coute des prĂ©dications et de lâenseignement de la Parole de Dieu et son application diligente Ă notre vie (Actes 2:42). Cela signifie Ă©galement recevoir humblement les conseils honnĂȘtes et
ACCOMPAGNER LE PASSAGE DANS LâAU-DELA Car lâĂąme de lâhomme est une lumiĂšre de D. Responsable M. RenĂ© Pitoun â PrĂ©sident de la Fraternelle 06 10 84 44 22 Quelle bĂ©nĂ©diction est liĂ©e Ă la mort ? Pour le judaĂŻsme, le dĂ©cĂšs est un passage. Au moment de la mort dâun proche, on doit dire une bĂ©nĂ©diction Barouâh ata Hachem, ElokĂ©nou mĂ©leâh haolam dayan haĂšmĂšt BĂ©ni sois-Tu Eternel, notre Roi de lâunivers, juge de vĂ©ritĂ©. Câest la bĂ©nĂ©diction qui cĂ©lĂšbre le passage de la vie Ă la mort. Avec la HĂ©vra Kadicha, sorte dâassemblĂ©e dâaccompagnateurs, de passeurs, le Consistoire propose lâencadrement religieux adĂ©quat pour accompagner les dĂ©funts. Hevra Kadicha ? Quâest-ce que la Hevra Kadicha ? Hevra Kadicha est une expression aramĂ©enne qui signifie la sainte assemblĂ©e. Elle dĂ©signe lâensemble des personnes, hommes et femmes, qui officient dans la prĂ©paration et lâorganisation de lâinhumation. Pour postuler Ă la Hevra Kadicha, il faut ĂȘtre pratiquant et rĂ©solument tournĂ© vers les autres. Cette mitsva est surnommĂ©e hessed chel Ă©met bontĂ© de vĂ©ritĂ© », commentĂ©e ainsi par RACHI dans son commentaire biblique Comme le moment de sa mort approchait, IsraĂ«l appela son fils Joseph et lui dit Si jâai trouvĂ© grĂące Ă tes yeux, mets ta main sous ma cuisse, je te prie, et agis envers moi en bontĂ© de vĂ©ritĂ© je tâen prie, ne mâensevelis pas en Egypte !â » GenĂšse XLVII, 29. RACHI conclue en disant que lâaccompagnement au dernier moment de la vie dâun homme se nomme bontĂ© de vĂ©ritĂ©, parce quâon ne cherche nulle rĂ©compense de leur part. Quels sont les premiers gestes au moment du dĂ©cĂšs ? Ă lâheure oĂč lâeuthanasie fait dĂ©bat, nous considĂ©rons quâil faut respecter la vie jusquâau bout rien, ni personne, ne doit accĂ©lĂ©rer lâarrivĂ©e de la mort. Quand on sent que la personne approche de la fin, on lui fera rĂ©citer le ChĂ©ma IsraĂ«l ou le psaume 91. Voici les premiers gestes Fermer les yeux et la bouche du dĂ©funt. Cacher le visage. Etendre les bras le long du corps, les mains ouvertes. Recouvrir le corps dâun drap. Allumer une bougie ou une veilleuse au chevet du dĂ©funt. Couvrir les miroirs. Lire les psaumes en hĂ©breu Ă dĂ©faut en français Ă son chevet. Appeler le responsable M. RenĂ© Pitoun au 06 10 84 44 22 Appeler les pompes funĂšbres des hauts clos, partenaire de longue date de la Fraternelle de lâAube. En quoi consiste la toilette rituelle ? Cette toilette rĂ©âhitsa prĂ©pare le corps pour sa rĂ©surrection future. On parle Ă©galement de purification tahara. Pour cela, le corps est lavĂ© selon un certain cĂ©rĂ©monial durant lequel des versets bibliques sont rĂ©citĂ©s, lors dâablutions. Puis le corps est revĂȘtu dâun linceul. Les hommes sont en plus recouverts du talit, dont on aura retirĂ© un tsitsit frange rituelle. Attention Cette toilette rĂ©pond Ă des rĂšgles prĂ©cises. Elle doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par des personnes habilitĂ©es et agréées par la Fraternelle. Quel est le sens du Kadich et des veilleuses ? Les veilleuses sont des lumiĂšres contre lâoubli. Elles sont allumĂ©es dans les synagogues pour perpĂ©tuer le souvenir de ceux qui nous ont quittĂ©s. La Synagogue RACHI de Troyes possĂšde un tableau dâallumage Ă©lectrique avec des plaques comportant le nom des dĂ©funts. Le Kadich est lâune des mitsvot essentielles des endeuillĂ©s pendant les sept jours du dĂ©cĂšs, ainsi que pendant le mois et lâannĂ©e de deuil, selon le degrĂ© de parentĂ©, lâendeuillĂ© rĂ©cite le Kadich en prĂ©sence dâun minian quorum de dix hommes. La Fraternelle de lâAube gĂšre lâensemble des sĂ©pultures du carrĂ© juif au cimetiĂšre communal de Troyes, ainsi que le nouveau carrĂ© juif et celui du cimetiĂšre de RosiĂšres. AprĂšs de trĂšs lourdes recherches effectuĂ©es par M. Henri CAHEN, prĂ©sident de lâACI dans les annĂ©es 1990, elle a fait apposer Ă lâintĂ©rieur de la Synagogue, comme sur un des murs du cimetiĂšre, la plaque portant les noms et prĂ©noms des 134 dĂ©portĂ©s de lâAube, en souvenir des atrocitĂ©s de la Shoah. Le Dimanche sĂ©parant Roch Hachana et Kippour, la communautĂ© est invitĂ©e Ă venir sây recueillir. Quelles sont les formalitĂ©s en cas de dĂ©cĂšs ? DĂ©clarer le dĂ©cĂšs au bureau dâEtat Civil de la Mairie du lieu du dĂ©cĂšs. Se munir du livret de famille ou de toutes piĂšces comportant des renseignements sur lâĂ©tat civil du dĂ©funt. La famille remettra le permis dâinhumer aux pompes funĂšbres. Et lorsque le dĂ©cĂšs a lieu dans un Ă©tablissement hospitalier ? Se prĂ©senter Ă lâhĂŽpital pour la reconnaissance du corps, muni des piĂšces dâidentitĂ© du dĂ©funt et des vĂŽtres. Prendre contact avec M. RenĂ© Pitoun â prĂ©sident de la Fraternelle 06 10 84 44 22 Quâen est-il de lâincinĂ©ration ? LâincinĂ©ration est interdite. Elle ne coĂŻncide pas avec la vision du judaĂŻsme sur la mort et sur ce qui reste du dĂ©funt. Car sans ces restes, lâĂąme du dĂ©funt ne pourra ni avoir accĂšs au Monde Futur, ni Ă la rĂ©surrection des morts. En consĂ©quence, la Fraternelle de lâAube ne procĂ©dera pas Ă la purification rituelle, ni nâenverra de rabbin, dans ce cas de figure. BĂ©nĂ©dictions et priĂšres Kadich Aspect historique Bien quâil soit difficile de dater la naissance dâune priĂšre, la formulation simple en langue aramĂ©enne kadich signifie saint », lâabsence dâune demande de reconstruction du Temple ou du retour des exilĂ©s suggĂšre que le Kadich fut rĂ©digĂ© en Babylonie, Ă lâĂ©poque du second Temple, alors que la JudĂ©e se trouvait sous domination romaine. La similitude avec le notre PĂšre » chrĂ©tien qui exprime cette attente messianique si forte Ă lâĂ©poque, confirme cette datation. Selon le Talmud, le Kadich fut dâabord Ă©tabli pour clore une Ă©tude ou une homĂ©lie aggadique, louer lâĂternel et bĂ©nir les MaĂźtres, il arrivait mĂȘme, que lâon mentionnĂąt nominativement un sage particulier tel le chef religieux de la diaspora rech galouta. Dans la liturgie yĂ©mĂ©nite on a retrouvĂ© le nom de sages vĂ©nĂ©rables comme MaĂŻmonide. La premiĂšre mention du Kadich en tant que partie de lâoffice, se trouve dans le traitĂ© Sofrim Scribes IIIe siĂšcle. Ă lâĂ©poque des GuĂ©onim VIIe siĂšcle, le Kadich Ă©tait dĂ©jĂ codifiĂ© puisquâil exigeait quâil soit rĂ©citĂ© debout, en prĂ©sence dâun minyan, ou quorum de dix hommes majeurs religieusement. Le Kadich dans la priĂšre Depuis cette date, le Kadich marque les diffĂ©rentes Ă©tapes de la priĂšre, les mystiques parlant des diffĂ©rents niveaux de dĂ©votions liĂ©s aux sphĂšres supĂ©rieures. DĂšs lors, le Kadich devient une sorte de station oĂč tous les fidĂšles se rassemblent, lorsque attentifs aux mots du ministre officiant, ils rĂ©pondent Ă lâunisson âAmenâ. Cette idĂ©e mĂ©rite notre attention, car lâune des particularitĂ©s de la priĂšre juive est justement de traduire un Ă©quilibre entre la ferveur du particulier et la foi de la communautĂ©. Ce Kadich occupe une telle place que le Talmud affirmera que quiconque rĂ©pond âAmenâ de toute la force de sa conviction verra ses fautes effacĂ©es, car le fidĂšle exprime clairement son acceptation de la royautĂ© divine. Construit Ă partir de versets tirĂ©s des Hagiographes Psaumes, Job, Daniel, le Kadich possĂ©dait Ă lâorigine, diverses formulations, jusquâĂ ce que celle du sĂ©der rav Amram ouvrage liturgique composĂ© par ce rabbin babylonien soit adoptĂ©e IXe siĂšcle. Parmi les diffĂ©rences majeures entre les rites ashkĂ©naze et sĂ©farade, citons lâoccultation dans le premier cas de la formule âque ton Messie approcheâ, qui fut le rĂ©sultat de la censure chrĂ©tienne, qui affirmait bien sĂ»r que le Messie Ă©tait dĂ©jĂ venu. Les diffĂ©rents Kadich A part le Kadich des rabbins Kadich dĂ©rabanan, trois autres furent Ă©laborĂ©s par la Synagogue Le demi-Kadich hatsi Kadich qui constitue en fait la premiĂšre partie de tous les Kadich , qui commence par â Que son grand Nom soit glorifiĂ© et sanctifiĂ©â. Cette louange sera entrecoupĂ©e par cinq âAmenâ, prononcĂ©s par le public, le troisiĂšme se prolongeant par âQue son grand Nom soit bĂ©ni Ă jamais, dâĂ©ternitĂ© en Ă©ternitĂ©â, formule qui est une rĂ©miniscence dâune pratique du Temple. Le Kadich dâacceptation de la priĂšre Kadich titkabal, prononcĂ© aprĂšs la Amida et Ă la fin de lâoffice et qui est une demande adressĂ©e Ă Dieu pour exaucer toutes les priĂšres dâIsraĂ«l. Enfin le Kadich des orphelins Kadich yatom, traduit Ă tort par Kadich des morts. En entendant la traduction lâon comprendra pourquoi cette appellation est fausse, puisque les dĂ©funts nây sont jamais Ă©voquĂ©s. Câest le lieu de rappeler que la tradition hĂ©braĂŻque ne connaissait aucun culte des morts pas mĂȘme dĂ©diĂ© Ă MoĂŻse, et que la priĂšre pour lâĂ©lĂ©vation de lâĂąme » est tardive aprĂšs lâexil de Babylonie. En fait, le but de ce Kadich, comme les autres rites de circonstance dâailleurs, est dâaider les enfants Ă faire le deuil de lâĂȘtre aimĂ© et Ă rĂ©intĂ©grer le chemin de la vie en acceptant le dĂ©cret du ciel, comme dit le Talmud âlâhomme est tenu de bĂ©nir Dieu aussi bien pour le bonheur que pour le malheurâ. La rĂ©citation du Kadich est donc ici lâĂ©quivalent au tsidouk hadin ou acceptation de la justice divine. Si malgrĂ© tout ce Kadich fut associĂ© aux morts, câest en raison des terribles massacres des CroisĂ©s au XIIIĂš siĂšcle. Pour ĂȘtre exhaustif, prĂ©cisons quâil existe un autre Kadich des orphelins qui est rĂ©citĂ© aprĂšs lâenterrement et qui exprime le vĆu de voir la reconstruction du Temple et la rĂ©surrection des morts, Kadich rĂ©citĂ© Ă©galement durant le jeĂ»ne du 9 av, mais du fait de sa raretĂ© et de sa difficile prononciation, seuls les plus orthodoxes le rĂ©citent. Concluons cette courte prĂ©sentation en Ă©voquant la merveilleuse liturgie qui sâest construite autour de ce texte ; chaque communautĂ© possĂšde son air du Chabbat, des fĂȘtes ou des Jours redoutables. Si la saintetĂ© renvoie Ă la sĂ©paration et par consĂ©quent Ă la thĂ©ologie de lâaltĂ©ritĂ©, le Kadich est devenu la mĂ©lodie dâune rencontre oĂč le chant de lâhomme Ă©grĂšne sur le fil du temps les perles dâun amour intarissable. Kadich Rite SĂ©farade Yitgadal veyitkadach chemĂ© raba, bealma di vera khiroutĂ©, veyamlikh malkhoutĂ© veyatsmaâh pourkanĂ© vikarĂšv mechiâhĂ©, beâhayĂ©khon ouvĂ©yomĂ©khon ouveâhayĂ© dekhol bet yisraĂ«l, baagala ouvizman kariv veĂŻmrou amen. YehĂ© chemĂ© raba mevarakh lealam oulealmĂ© almaya, yitbarakh veyichtabaâh veyitpaar veyitromam veyitnassĂ© veyithadar veyitalĂ© veyithalal chemĂ© dekoudcha, berikh hou leĂ©la min kol birkhata vechirata, tichbĂ©rata venĂ©âhĂ©mata, daamiran bealma. veĂŻmrou amen. Al yisraĂ«l veal rabanan veal talmidĂ©hon veal kol talmidĂ© talmidĂ©hon deyatvin veaskin beoraĂŻta kadichta di veatra haden vedi vekhol atar veatar yehĂ© lana oulehon oulekhon chelama hina veâhisda veâhayĂ© arikhĂ© oumĂ©zonĂ© reviâhĂ© veraâhamĂ© min kodam Ă©laha marĂ© chemaya veara, veĂŻmrou amen. YehĂ© chelama raba min chemaya hayim vessava vichoua venĂ©âhama vechĂ©zava ourfoua ougâoula ousseliâha vekhapara verĂ©vaâh vahatsala, lanou oulekhol amo yisraĂ«l, veĂŻmrou amen. OssĂ© chalom bimromav hou beraâhamav yaassĂ© chalom alĂ©nou veal kol amo yisraĂ«l veĂŻmrou amen. Kadich â Rite AchkĂ©naze Yisgadal veyiskadach chemĂ© rabo, beolmo di vero khiroussĂ©, veyamlikh malkhoussĂ© beâhayĂ©khon ouveyomĂ©khon ouveâhayĂ© dekhol bess yisroĂ«l, baagolo ouvizman koriv, veĂŻmrou omen. YehĂ© chemĂ© rabo mevorakh leolom ouleolmĂ© olmayo, yisborakh veyichtabaâh veyispoar veyisromam veyisnassĂ© veyishadar veyissalĂ© veyishalal chemĂ© dekoudcho, berikh hou leĂ©lo min kol birkhosso vechirosso, touchbeâhosso venĂ©âhĂ©mosso, daamiron beolmo, veĂŻmrou omen. Al yisroĂ«l veal rabonon veal talmidĂ©hon, veal kol talmidĂ© salmidĂ©hon veal kol mon deoskin beoraysso di veasro hodĂšn vedi vekhol assar vaassar, yehĂ© lehon oulekhĂŽn chelomo rabo, hino veâhisdo veraâhamin veâhayin arikhin oumezono reviâho oufourkono min kodom avouhon di vichemayo vearo, veĂŻmrou omen. YehĂ© chelomo rabo min chemayo veâhayim olĂ©nou veal kol yisroĂ«l, veĂŻmrou omen. OssĂ© cholom bimromov hou yaassĂ© cholom olĂ©nou veal kol yisroĂ«l veĂŻmrou omen. RĂšgles du deuil La mort dâun parent entraĂźne des rĂšgles de deuil, que nous allons prĂ©senter succinctement. Le rabbin chargĂ© de la famille donnera tous les dĂ©tails, en tenant compte Ă©ventuellement des coutumes ancestrales de chaque famille. Nous pensons particuliĂšrement aux coreligionnaires Ă©loignĂ©s de toute communautĂ© et qui utiliserait notre site pour obtenir quelques informations. La pĂ©riode du deuil La pĂ©riode du deuil du point de vue de la halakha loi juive sâĂ©tend sur douze mois. Elle se divise en trois pĂ©riodes de 7 jours chivâa de 30 jours sheloshim de lâannĂ©e Sâajoute par la suite la date commĂ©morative du dĂ©cĂšs pour les annĂ©es suivantes hazkara ou jahrzeit. PĂ©riode des 7 jours Elle commence le jour de lâenterrement avant le coucher du soleil et sâachĂšve le septiĂšme jour, Ă condition quâun jour de fĂȘte yom tov ne vienne pas couper cette pĂ©riode dans ce cas consulter notre rabbin ou le responsable de la Fraternelle. Deux rĂšgles Ă retenir Dans le calendrier hĂ©braĂŻque le jour commence toujours la vieille Chabbat, samedi dĂ©bute toujours vendredi soir. Une partie dâun jour est considĂ©rĂ©e comme un jour entier. Conduite Ă tenir pendant les 7 jours. Il existe neuf interdits pour la pĂ©riode des sept jours Travailler Se laver et se frictionner Porter des chaussures de cuir Avoir des relations conjugales Etudier la Torah Saluer ou rĂ©pondre Ă un salut Sâasseoir sur un siĂšge haut Laver et repasser des vĂȘtements Sortir de la maison sauf pour aller rĂ©citer le kadich Ă la synagogue Bien entendu, si pour des raisons professionnelles une personne ne peut sâabsenter les 7 jours complets, elle fera de son mieux, et la Torah pardonne en cas de force majeure. PĂ©riode des 30 jours La pĂ©riode des 30 jours commence le jour de lâenterrement et sâachĂšve le 30Ăšme jour, Ă condition quâun jour de fĂȘte yom tov ne vienne pas couper cette pĂ©riode dans ce cas consulter notre rabbin. Conduite Ă tenir pour les 30 jours, Il existe cinq interdits pour la pĂ©riode des 30 jours Se couper les cheveux et la barbe Participer Ă des rĂ©jouissances Se marier Porter des vĂȘtements neufs Saluer chaleureusement En ce qui concerne les cheveux et la barbe, on peut les couper aprĂšs les 30 jours Ă condition que des amis fassent une remarque dĂ©sobligeante sur lâaspect nĂ©gligĂ© de lâendeuillĂ© Maran YorĂ© dĂ©a 395. Cependant du fait que nous vivons dans un espace non-juif et que lâaspect extĂ©rieur participe des bonnes relations humaines et professionnelles, il sera licite de se couper les cheveux et la barbe au bout de 30 jours Rama YorĂ© dĂ©a 390, 4. PĂ©riode de lâannĂ©e Pour le pĂšre et la mĂšre, les cinq interdits sâappliqueront durant douze mois La rĂ©citation du Kadich Alors que pour tous les dĂ©funts on rĂ©citera le kadich pendant les 30 jours, pour son pĂšre ou sa mĂšre on le rĂ©citera pendant onze mois et une semaine il existe des rĂšgles coutumiĂšres en la matiĂšre, consulter un rabbin de votre communautĂ© originelle. Le kadich nâest pas une priĂšre des morts, mais une glorification et une sanctification du nom divin, qui exprime malgrĂ© la douleur de la perte, notre confiance en son jugement de vĂ©ritĂ© et notre attente sincĂšre dâassister Ă la proclamation de sa royautĂ© ici-bas. Il existe diffĂ©rents types de kadich, lâendeuillĂ© sâefforcera de rĂ©citer le kadich des orphelins kaddish yatom tous les jours de lâannĂ©e, Ă la fin de lâoffice. Remarque on tient compte de douze mois pour ses parents et non dâune annĂ©e, cette remarque est justifiĂ©e par le fait quâil existe des annĂ©es de 13 mois. Lâoffice commĂ©moratif â La hazkara Chaque annĂ©e Ă la date anniversaire du dĂ©cĂšs et non de lâenterrement en date hĂ©braĂŻque, on organisera un office Ă la mĂ©moire du dĂ©funt. Cette cĂ©rĂ©monie se nomme hazkara souvenir en hĂ©breu ou jahrzeit en yiddish. Il est de coutume de jeĂ»ner pour ses parents le jour anniversaire sauf Chabbat et fĂȘtes. Il est de coutume de se rendre Ă la synagogue le Chabbat qui prĂ©cĂšde la hazkara et dây rĂ©citer le kadich Ă la mĂ©moire du dĂ©funt. Shoah En Avril 1999, Ă lâoccasion de la journĂ©e nationale de la DĂ©portation la communautĂ© juive du dĂ©partement a inaugurĂ© un nouveau MĂ©morial juif dans le carrĂ© de la Fraternelle du cimetiĂšre de Troyes. En prĂ©sence de M. Robert Galley, ministre et dĂ©putĂ© de lâAube, de M. Elie Margen, prĂ©sident de lâAssociation la Fraternelle, M. Michel MĂ©zrahi, prĂ©sident de lâAssociation culturelle israĂ©lite de Troyes et de lâAube et du Grand Rabbin de la rĂ©gion Champagne-Ardennes, Abba Samoun, a eu lieu une cĂ©rĂ©monie empreinte de solennitĂ©. Le MĂ©morial comporte dĂ©sormais 169 noms de victimes de lâatrocitĂ© nazie. Comme sâest interrogĂ© le Grand Rabbin Samoun lors de la cĂ©rĂ©monie, Faut-il se taire au lieu de transmettre? ». Dans cette rĂ©flexion sur le devoir de mĂ©moire, une place Ă part est rĂ©servĂ©e au travail acharnĂ© de M. Henri Cahen, ancien prĂ©sident de la Fraternelle, aujourdâhui disparu, grĂące auquel le MĂ©morial a pu voir le jour. Il a consultĂ©, au fur et Ă mesure de leur ouverture au public, des centaines dâarchives. Ce travail sans prĂ©cĂ©dent dans notre dĂ©partement a permis Ă la communautĂ© israĂ©lite de pouvoir honorer la mĂ©moire de ceux de ses membres disparus au cours de cette pĂ©riode noire. Comme lâa affirmĂ© le Grand Rabbin, Ce MĂ©morial lui est dĂ©diĂ© car il a prodiguĂ© pour cela, son temps, ses nombreuses dĂ©marches et son argent. GrĂące Ă lui et Ă Elie Margen sans qui le MĂ©morial nâaurait pu voir le jour, Le calvaire et le sort de nos martyrs dans les camps dâextermination mis en place par le rĂ©gime nazi seront connus par nos enfants et la postĂ©ritĂ© » a poursuivi le Grand Rabbin. AprĂšs ce discours, M. Elie Margen a tenu Ă remercier tous les donateurs et tous ceux qui ont contribuĂ© Ă la rĂ©alisation de ce projet ». La cĂ©rĂ©monie dâinauguration sâest achevĂ©e par lâallumage du candĂ©labre avec six bougies symboles des six millions de Juifs exterminĂ©s par les nazis. Chacune dâentre-elles fut allumĂ©e par MM. Cahen, Arnold, Dubreuil, Schwarz, Adler et Borck. DâaprĂšs un article de lâEst Eclair du 10 mai 1999 Et que lâEternel console les endeuillĂ©s de Sion ! Tableau de la Fraternelle portant les noms des personnes en la mĂ©moire de qui une bougie Ă©ternelle est allumĂ©e Pour offrir une bougie perpĂ©tuelle Ă vos chers disparus, contactez RenĂ© Pitoun.
Lanotion mĂȘme de mort peut subir des altĂ©rations, puisque la religion catholique invite, par exemple, le bon fidĂšle Ă se retirer de la vie, Ă se cloĂźtrer dans un monastĂšre qui devient antichambre et mĂȘme lieu de substitution de lâau-delĂ . Dans cette mort au monde, lâĂąme trouve dĂ©jĂ sa rĂ©compense suprĂȘme : la mort en soi annonce la mort physique. Comme
Citation fraternel et Proverbe fraternel - Les citations FRATERNEL et proverbes FRATERNEL. 21 citations pour votre recherche Citations cĂ©lĂšbres sur fraternel ajoutĂ©es en 2022 Page 1 sur un total de 2 pages.<12345 Si les hommes de notre temps ne trouvent pas aux problĂšmes qui dĂ©chirent le monde de solutions fraternelles, c'est peut-ĂȘtre la condamnation des hommes de notre temps, ce n'est pas une condamnation de la fraternitĂ©. L'affaire homme - Romain Gary Câest un grand malheur que dâĂȘtre sans amis ; mais le cĆur de lâhomme, quand nul intĂ©rĂȘt personnel immĂ©diat ne lâobscurcit, est plein dâamour et de charitĂ© fraternelle⊠Frankenstein ou le PromĂ©thĂ©e moderne - Mary W. Shelley Les hommes dans leur sommeil travaillent fraternellement au devenir du monde. - HĂ©raclite d'EphĂšse Rien ne vous isole plus que de tendre la main fraternelle de l'humour Ă ceux qui, Ă cet Ă©gard, sont plus manchots que des pingouins. La Promesse de l'aube - Romain Gary Les livres anciens avec leurs chairs froissĂ©es m'Ă©meuvent de revenir triomphants des tĂ©nĂšbres. Les objets de la science vieillissent Ă une vitesse infernale. Morts, ils encombrent, empoisonnent, enlaidissent. Les livres de papier dans leurs lits de cristal dorment comme des anges. Un regard et ils sortent d'un sommeil de plusieurs siĂšcles, fraternels, vifs encore. Un assassin blanc comme neige - Christian Bobin Chaque jour j'applique la devise de la RĂ©publique, LibertĂ©, FraternitĂ© et EgalitĂ©, en restant libre, fraternel et Ă©gal Ă moi-mĂȘme. une boĂźte de petits \"moi\" - Damien CAILLAUD L'homme peut ĂȘtre seul au milieu des autres. Mais celui qui est ouvert au monde, celui qui sait demeurer fraternel, celui qui est solidaire des autres, celui-lĂ , mĂȘme solitaire, n'est jamais seul. Le livre de la vie - Martin Gray La parole, quand elle est vraie, peut aider, comme une main fraternelle. Le livre de la vie - Martin Gray Je crois que jâai dormi parce que je me suis rĂ©veillĂ© avec des Ă©toiles sur le visage. Des bruits de campagne montaient jusquâĂ moi. Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraĂźchissaient mes tempes. La merveilleuse paix de cet Ă©tĂ© endormi entrait en moi comme une marĂ©e. Ă ce moment, et Ă la limite de la nuit, des sirĂšnes ont hurlĂ©. Elles annonçaient des dĂ©parts pour un monde qui maintenant mâĂ©tait Ă jamais indiffĂ©rent. Pour la premiĂšre fois depuis longtemps, jâai pensĂ© Ă maman. Il mâa semblĂ© que je comprenais pourquoi Ă la fin dâune vie elle avait pris un fiancĂ© », pourquoi elle avait jouĂ© Ă recommencer. LĂ -bas, lĂ -bas aussi, autour de cet asile oĂč des vies sâĂ©teignaient, le soir Ă©tait comme une trĂȘve mĂ©lancolique. Si prĂšs de la mort, maman devait sây sentir libĂ©rĂ©e et prĂȘte Ă tout revivre. Personne, personne nâavait le droit de pleurer sur elle. Et moi aussi, je me suis senti prĂȘt Ă tout revivre. Comme si cette grande colĂšre mâavait purgĂ© du mal, vidĂ© dâespoir, devant cette nuit chargĂ©e de signes et dâĂ©toiles, je mâouvrais pour la premiĂšre fois Ă la tendre indiffĂ©rence du monde. De lâĂ©prouver si pareil Ă moi, si fraternel enfin, jâai senti que jâavais Ă©tĂ© heureux, et que je lâĂ©tais encore. LâĂ©tranger - Camus O Paris ! tu es le coeur du monde, tu es la grande ville humaine, la grande ville charitable et fraternelle ! Tu as des douceurs d'esprit, de vieilles misĂ©ricordes de moeurs, des spectacles qui font l'aumĂŽne ! Le pauvre est ton citoyen comme le riche. Tes Ă©glises parlent de JĂ©sus-Crist ; tes lois parlent d'Ă©galitĂ© ; tes journaux parlent de progrĂ©s ; tous tes gouvernements parlent du peuple ; et voilĂ oĂč tu jettes ceux qui meurent Ă te servir, ceux qui se tuent Ă crĂ©er ton luxe, ceux qui pĂ©rissent du mal de tes industries, ceux qui ont suĂ© leur vie Ă travailler pour toi, Ă te donner ton bien-ĂȘtre, tes plaisirs, tes splendeurs, ceux qui ont fait ton animation, ton bruit, ceux qui t'ont mis la chaĂźne de leurs existences dans ta durĂ©e de capitale, ceux qui ont Ă©tĂ© la foule de tes rues et le peuple de ta grandeur !. Germinie Lacerteux - Edmond de Goncourt L'amour fraternel, au contraire, est plus durable ; il ressemble Ă la pierre prĂ©cieuse qui rĂ©siste aux plus durs mĂ©taux et dont la valeur s'accroĂźt avec les annĂ©es. Gabriel et GeneviĂšve - Hector Carbonneau Les peines du coeur sont semblables aux torrents de la montagne elles se calment en se partageant. DĂ©posez dans mes mains fraternelles la moitiĂ© de votre fardeau, et vous serez soulagĂ©. Monsieur Corbeau - Les amours dâun rossignol et dâune rose - FĂ©licien Mallefille Le courage, câest de surveiller exactement sa machine Ă filer ou Ă tisser, pour quâaucun fil ne se casse, et de prĂ©parer cependant un ordre social plus vaste et plus fraternel oĂč la machine sera la servante commune des travailleurs libĂ©rĂ©s. Discours Ă la jeunesse au LycĂ©e dâAlbi 1903 - Jean JaurĂšs De toutes les formes dâamour, la plus fondamentale, celle qui sous-tend touts les autres, câest lâamour fraternel. Jâentends par lĂ le sens de la responsabilitĂ©, la sollicitude, le respect, la connaissance de tout ĂȘtre humain, et le dĂ©sir de promouvoir la vie. Câest de cet amour dont parle la Bible lorsquâelle dit Aime ton prochain comme toi-mĂȘme. Lâamour fraternel sâĂ©tend Ă tous les ĂȘtres humains ; il se caractĂ©rise par un manque absolu dâexclusivitĂ©. LâArt dâaimer - Erich Fromm DĂšs lors que je suis devenu capable dâamour, je ne puis mâempĂȘcher dâaimer mes frĂšres. Dans lâamour fraternel se rĂ©alise une expĂ©rience dâunion avec tous les hommes, de solidaritĂ© et dâunicitĂ© humaine. Il se fonde sur lâexpĂ©rience que tous nous ne faisons quâun. Les diffĂ©rences de talents, d'intelligence, de connaissances apparaissent nĂ©gligeables en regard de lâidentitĂ© du noyau humain qui est commun Ă tous les hommes. L'art d'aimer de Erich Fromm - Erich Fromm Donnez ! pour ĂȘtre aimĂ©s du Dieu qui se fit homme, Pour que le mĂ©chant mĂȘme en s'inclinant vous nomme, Pour que votre foyer soit calme et fraternel ; Donnez ! afin qu'un jour, Ă votre heure derniĂšre, Contre tous vos pĂ©chĂ©s vous ayez la priĂšre D'un mendiant puissant au ciel. Pour les pauvres. - Victor Hugo Beaucoup d'enfants aussi, qui s'Ă©tourdissaient Ă brailler des comptines ou Ă danser des rondes dont les spectateurs â de grands sĂ©rieux patibulaires â se placent Ă l'intĂ©rieur du cercle. On est d'avis ici que pour regarder convenablement une ronde il faut se mettre dedans. Il y a ainsi une maniĂšre kurde pour toute chose, et dans cette maniĂšre une espĂšce de cocasserie fraternelle qui vous perce le cĆur. L'Usage du monde 1963, Nicolas Bouvier, Ă©d. Payot, coll. Petite BibliothĂšque Payot/Voyageurs, 1992 ISBN 2-228-88560-6, p. 198 - Nicolas Bouvier La France Ă cette heure montre au monde son hospitalitĂ©, quâelle lui montre aussi sa clĂ©mence. La clĂ©mence ! mettons sur la tĂȘte de la France cette couronne ! Toute fĂȘte est fraternelle ; une fĂȘte qui ne pardonne pas Ă quelquâun nâest pas une fĂȘte. Discours dâouverture du CongrĂšs littĂ©raire international de Victor Hugo le 7 juin 1878 - Victor Hugo Je ne vois pas oĂč est le catĂ©chisme de l'amour et pourtant l'amour, sous toutes les formes, domine notre vie entiĂšre amour filial, amour fraternel, amour conjugal, amour paternel ou maternel, amitiĂ©, bienfaisance, charitĂ©, philanthropie, l'amour est partout, il est notre vie mĂȘme. G. Sand, Histoire de ma vie,t. 2, 1855, p. 334. - George Sand Sâil existe encore des bastilles, quâelles sâapprĂȘtent de bon grĂ© Ă ouvrir leurs portes ! Car, quand la lutte sâengage entre le peuple et la Bastille, câest toujours la Bastille qui finit par avoir tort âŠ. Levons la tĂȘte, serrons-nous fraternellement les uns contre les autres et marchons tous ensemble, par la lutte et par la victoire, vers nos nouvelles destinĂ©es !. Charles de Gaulle â 14 juillet 1943 â Discours dâAlger - Charles de Gaulle Page 1 sur un total de 2 pages. <12345 - Facilite - Facile - Faible - Faiblesse - Faim - Faire - Fait - Famille - Fanatique - Fatalite - Fatigue - Faute - Faveur - Felicitations - Femme - Ferocite - Fete - Fidele - Fidelite - Fierte - Fille - Fils - Finalite - Finance - Flamme - Flatter - Flatterie - Fleur - Foi - Folie - Fonctionnaire - Foot - Football - Force - Fortune - Fou - Foule - Français - Française - France - Franchise - Fraternite - Frustation - Fuir - Futur Votre commentaire sur Citation fraternel et Proverbe fraternel - Les citations FRATERNEL et proverbes FRATERNEL Etendez votre recherche Citations fraternel Phrases sur fraternel PoĂšmes fraternel Proverbes fraternel Absence adolescent Age ais Alcool Amitie amour anniversaire ara Art Automne Autre avoir bonheur Cette chose comme contraire Courage Donne Doute Elles Enfant espoir Etait Etre faire fait famille Femme grand homme Humour Jalousie jamais Jour les leurs mariage Mme Monde musique naissance nature pas Passion Penser pizza Point Quand que quelque Raison Retraite reve rot Sexe Silence Solitude Sport Temps toute trahison travail tristesse trouve vie Voyage _Dans _Que_ Autres thĂšmes citations Aimer AmitiĂ© - Amour - Anniversaire - BĂ©bĂ© - Bonheur - Citation amour - Coeur CondolĂ©ance Devise Dicton Discours - Espoir Femme Mort - Parole - Phrase PoĂȘme - Proverbes - Remerciement RĂȘve Respect Sagesse Slogan Solitude Sourire Tristesse Vengeance Yeux Citations CĂ©lĂšbres Citations d'internaute Citation du jour Citation d'amour Proverbe du jour Dicton du jour Hasard ?Tous les proverbes - Proverbe africain - Proverbe allemand - Proverbe anglais - Proverbe arabe - Proverbe chinois - Proverbe corses - Proverbe espagnol - Proverbe français - Proverbe indien - Proverbe italien - Proverbe quĂ©bĂ©cois - Proverbe russe - Proverbe turc - Proverbe Latin Citations de cĂ©lĂ©britĂ©s - Woody Allen - Bouddha - Coluche - Confucius - DalaĂŻ-Lama - Albert Einstein - Gandhi - Che Guevara - Sacha Guitry - Armand Gatti - Victor Hugo - Martin Luther King - Lao-Tseu - Saint-ExupĂ©ry - Shakespeare - Socrate - Voltaire - Oscar Wilde ThĂ©matiques citations maman amour famille vie musique bonheur travail deception femme reussite retraite jalousie confiance soeur mort
Lethéùtre de la catastrophe : les Tragiques antiques, Lagarce, Bond, regards croisés. Sophocle et Lagarce : confrontation autour du lien fraternel. Article. Famille. Juste la fin du monde. Théùtre. Par Annie COLLOGNAT, le 05/05/2020. AddThis est
âSois fidĂšle jusquâĂ la mort, et je te donnerai la couronne de vie.â Apocalypse Alexamenos Ă©tait un soldat romain, chrĂ©tien, vivant Ă Rome au deuxiĂšme siĂšcle aprĂšs Une caricature reprĂ©sente Alexamenos au pied d'une croix, sur laquelle le crucifiĂ© a une tĂȘte d'Ăąne. Une lĂ©gende moqueuse indique Alexamenos adore son dieu. Alexamenos Ă©tait ridiculisĂ© ainsi que celui en qui il croyait le Christ.La fidĂ©litĂ© est une vertu qui ne supporte aucun pourcentage... Ce fidĂšle tĂ©moin de Christ vivait ses derniĂšres heures sous les railleries de ses contemporains. Cependant s'Ă©tant relevĂ©, Alexamenos Ă©crivit juste en dessous de la premiĂšre inscription âAlexamenos le fidĂšle !â A l'heure oĂč des milliers de chrĂ©tiens sont massacrĂ©s, spoliĂ©s, torturĂ©s, en Irak, et dans bien d'autres lieux comme au Centrafrique ou au NigĂ©ria, on peut se demander âmais pourquoi ne renoncent-ils pas ?â Parce qu'ils ont choisi de rester fidĂšles Ă celui en qui ils ont cru, serait-ce au prix de leur vie ! Certes nous sommes scandalisĂ©s par ces exactions, mais notre terre de France a connu aussi des heures sombres, pour les chrĂ©tiens protestants, avec la Saint-BarthĂ©lemy et les dragonnades. Nous avons tous dans nos mĂ©moires l'histoire poignante de Marie Durand cette jeune protestante enfermĂ©e Ă l'Ăąge de 18 ans, et pendant 38 ans, Ă la tour de Constance prĂšs d'Arles. Il lui suffisait de prononcer un seul mot pour ĂȘtre libĂ©rĂ©e âJe renonceâ mais elle a choisi de graver dans la pierre un autre mot âRĂ©sisterâ. Le chapitre 11 de l'Ă©pĂźtre aux HĂ©breux finit par l'Ă©numĂ©ration de tous ceux qui par la foi et pour leur foi, subirent la moquerie, le fouet, les chaĂźnes et la prison ; ils furent lapidĂ©s, sciĂ©s, torturĂ©s ; moururent par l'Ă©pĂ©eâŠerrant dans les dĂ©serts et les montagnes... Ils furent fidĂšles jusqu'Ă la mort comme le fut leur Seigneur et Sauveur, fidĂšle jusqu'Ă la mort et la mort de la croix Philippiens La fidĂ©litĂ© est une vertu qui ne supporte aucun pourcentage, on ne peut pas ĂȘtre fidĂšle Ă 50% ou Ă 90%, on ne peut l'ĂȘtre qu'Ă 100 %. Quelle leçon de fidĂ©litĂ© nous donnent ceux qui aujourd'hui sont capables de persĂ©vĂ©rer au milieu de toutes leurs persĂ©cutions ! Quand je vois certains croyants abandonner la communion fraternelle et se dĂ©tourner du Seigneur pour des broutilles de rien du tout, je me demande âQue feraient-ils si leur vie devait ĂȘtre exposĂ©e pour leur foi ?â Une action pour aujourd'hui En pensant Ă Alexamenos, Ă Marie Durand et aux milliers d'anonymes qui sont restĂ©s fidĂšles jusqu'Ă leur mort, vous pouvez ce matin adresser Ă Dieu cette priĂšre âSeigneur, toi qui as Ă©tĂ© fidĂšle dans l'accomplissement de la volontĂ© du PĂšre, jusqu'Ă la mort, merci d'ĂȘtre prĂšs de ceux qui sont aujourd'hui, persĂ©cutĂ©s et qu'en ce qui me concerne, aucune des misĂšres que je traverse et qui ne sont rien en comparaison de leurs souffrances, ne viennent Ă me sĂ©parer de toi.â
ceuxque nous avons connus et aimĂ©s, qui ont quittĂ© cette vie et « se sont endormis dans lâespĂ©rance de la rĂ©surrection ». Nous croyons, en effet, que le temps qui sâĂ©coule de la naissance Ă la mort physique ne reprĂ©sente pas toute la vie, et que, mĂȘme si nous ne sommes
A la folie. Lutter pour une sociĂ©tĂ© fraternelle et Ă©galitaire. Braver les baĂŻonnettes du pouvoir. Et puis perdre la tĂȘte, parce que le monde rĂ©siste. Tel est le destin de Karl Thomas, hĂ©ros de Hop lĂ , nous vivons! piĂšce formidable de l'Allemand Ernst Toller 1893-1939. A la ComĂ©die de GenĂšve, dans le spectacle remarquable de cohĂ©rence du Français Christophe Perton, le point final survient et l'on croit que tout est jouĂ©. Mais non! Sur le plateau, une demi-douzaine de morts-vivants, des ombres qui fixent le public. Une voix dĂ©chire les tĂ©nĂšbres J'ai 30 ans. Mes cheveux deviennent gris. Je ne suis pas fatiguĂ©.»Cette conclusion pugnace, c'est celle d'Une jeunesse en Allemagne, autobiographie d'Ernst Toller qui paraĂźt en Hollande en 1933. L'Ă©crivain a 40 ans. Il a Ă©tĂ© sur le front en 14-18, un choc qui en fait un pacifiste et un rĂ©volutionnaire, un qui prend les armes. En 1919, il est prĂ©sident du directoire de la RĂ©publique des Conseils Ă Munich. Quelques semaines de pouvoir. Puis cinq ans de cellule. C'est de cette chute que naĂźt Hop lĂ , nous vivons!L'euphorie et la catastrophePourquoi touche-t-elle tant? Parce que c'est le portrait en mouvement d'un pur qui tangue quand tout chavire autour de lui. Ernst Toller transpose rĂ©voltes et espĂ©rances en scĂšnes acides. Son théùtre est le tĂ©moin d'une gĂ©nĂ©ration qui a mal Ă ses rĂ©volutions, qui aspire Ă un nouvel homme, celui que les communistes soviĂ©tiques tentent d'engendrer, celui que les nazis thĂ©orisent dans leurs coulisses nausĂ©euses. Dans cette fresque, Toller est tout entier. Du traĂźtre devenu ministre au rĂ©volutionnaire converti Ă la lĂ©galitĂ© dĂ©mocratique, d'Eva la syndicaliste Ă Madame Meller la fidĂšle, chaque personnage reprĂ©sente un possible, une tentation. Karl Thomas, lui, est le frĂšre de c'est ce que Christophe Perton souffle. Dans le dos du hĂ©ros en prologue, les yeux exorbitĂ©s de l'Ă©crivain sur un Ă©cran. Ses mots aussi, empruntĂ©s Ă d'autres Ćuvres. Le metteur en scĂšne ouvre grand les fenĂȘtres de Hop lĂ , nous vivons!, histoire de dĂ©clencher des courants d'air. Les annĂ©es 1920 dĂ©filent en flashes, la famine Ă Vienne, la mort de LĂ©nine, autant de titres de journaux bombardĂ©s en toile de fond. La fiĂšvre de cette dĂ©cennie, c'est aussi ici l'euphorie d'un saxophone, la planĂšte qui vire au jazz, de Berlin Ă New York. La piĂšce est le miroir diffractĂ© de l'Histoire qui swingue, hoquette. La radioscopie surtout d'une solitude au bord de l' que Christophe Perton Ă©pouse le point de vue dĂ©saxĂ© de Karl Thomas. Au dĂ©part, sur scĂšne, une poignĂ©e de camarades dans une cellule. C'est une image cinĂ©matographique. Une nuit Ă la Goya. Ils sont condamnĂ©s Ă mort. Et puis non le geĂŽlier annonce qu'ils sont graciĂ©s. Karl Thomas Gauthier Baillot est foudroyĂ© par la nouvelle. Huit ans d'asile. Et Ă la sortie, une sensation d'Ă©trangetĂ©. Ses ex-camarades ont trouvĂ© leur rĂŽle. Ils sont dans le cadre, mĂȘme quand ils le contestent, comme Eva Pauline MoulĂšne qui enfiĂšvre Karl. Elle ne veut pas de ses Ă©lans romantiques On ne peut plus se permettre de se comporter comme des enfants...»Karl dĂ©cide d'agir. Serveur dans un restaurant, il s'apprĂȘte Ă descendre le ministre traĂźtre Kilmann Vincent Garanger. Il va tirer. Mais un autre surgit, un nationaliste nazi qui fait la tĂąche Ă sa place. Karl, qui croit que c'est un frĂšre, le poursuit, puis rĂ©alise sa mĂ©prise. L'infortunĂ© n'a plus qu'Ă fuir. Chez Perton, la course est hallucinante. Gauthier Baillot galope, captif d'un essaim d'images, nuit et forĂȘt urbaines. Le rĂ©el se dissout. Karl va bientĂŽt se cauchemar d'un pur, cousin en idĂ©al de Rosa Luxemburg, donc. En 1927, quand la piĂšce est créée Ă Berlin, Toller, lui, n'a pas capitulĂ©. Son Ćuvre mord. Il dĂ©nonce les nazis, soutient plus tard les rĂ©publicains espagnols, s'agrippe Ă l'espoir. Et puis voici que le fantĂŽme de Karl Thomas le rattrape. Ernst Toller se suicide en mai 39. Comme Klaus Mann ou Stefan Zweig, comme tant d'autres qui jusqu'au bout auront jetĂ© dans la mĂȘlĂ©e Hop lĂ , nous vivons!»Hop lĂ , nous vivons!, comĂ©die de GenĂšve, bd des Philosophes, jusqu'au 5 mai loc. 022/320 50 01. 2h20.
à la vie à la mort fidele et frater. à la vie à la mort fidele et fraternel. 0 /5000 De:-Vers:-Résultats (Latin) 1:
Culture Musiques AprĂšs plusieurs reports et annulations, le duo rap originaire de lâEssonne se produit pour quatre soirĂ©es, jusquâau 27 mai, Ă lâAccor Arena. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Cela faisait trois ans quâil attendait ce concert Ă lâAccor Arena de Paris. Alors, ce lundi 23 mai, le public du duo rap PNL est plus quâimpatient il tape du pied, il gronde. AprĂšs une demi-heure de retard sur lâheure annoncĂ©e, les deux frĂšres, Ademo et montent enfin sur scĂšne, les 20 000 personnes de la salle exultent quand lâun dâeux demande Vous ĂȘtes prĂȘts ? » A cause de la crise sanitaire liĂ©e Ă la pandĂ©mie de Covid-19, le groupe de rap originaire de la citĂ© des TarterĂȘts Ă Corbeil-Essonnes Essonne a dĂ» reporter sa tournĂ©e trois fois de juillet 2020 Ă fĂ©vrier 2021, puis en septembre 2021 et enfin en mai 2022. Et encore, les fans parisiens sont chanceux, car deux dates de cette mĂȘme tournĂ©e ont Ă©tĂ© annulĂ©es Ă la derniĂšre minute, Ă Lyon le 18 mai, et Ă Nice le 19 mai, lâun des deux frĂšres Ă©tant tombĂ© malade. Quatre heures avant le concert lyonnais, sur leur compte Twitter, le duo promettait de tout faire pour reporter les concerts ». Lire aussi PNL, le dernier gros succĂšs du rap français, cultive son mystĂšre Le groupe nâa cessĂ© de jouer de malchance. Le 8 mai, alors que les rappeurs Ă©taient en route pour un concert Ă Nantes, un de leur tour bus sâest couchĂ© dans un fossĂ© sur lâautoroute A11. Lâaccident se soldant seulement avec trois blessĂ©s lĂ©gers, dont leur manageur, le concert avait pu ĂȘtre maintenu le soir mĂȘme. Voix maĂźtrisĂ©es et sans filtre Mais de toutes ces galĂšres Ademo et ne disent mot sur scĂšne â les deux frĂšres Andrieu ne sont pas du genre Ă se lamenter. Bien au contraire, le concert de presque deux heures qui va suivre sera une ode Ă la vie, Ă lâamour fraternel et une rĂ©ponse formidable Ă tous leurs dĂ©tracteurs. La presse et les puristes du rap ont souvent moquĂ© leur utilisation du vocodeur sur scĂšne, leur manque de communication avec le public ou tout simplement leur absence de charisme. Leur spectacle de 2022 a comme rĂ©pondu Ă toutes ces critiques leurs voix sont claires, maĂźtrisĂ©es et sans filtre. Pas un play-back lors du concert ou de voix par-dessus une bande-son pour les refrains â ce qui devient malheureusement monnaie courante dans les concerts de rap. Lire la critique de lâalbum Dans la lĂ©gende » Article rĂ©servĂ© Ă nos abonnĂ©s PNL, fournisseur expert de produits stupĂ©fiants Pas dâinvitĂ©, eux deux seulement. Sur scĂšne, PNL est fidĂšle Ă ses trois albums, Le Monde Chico 2015, Dans la lĂ©gende 2016 et le dernier, Deux frĂšres 2019 des textes mĂ©lancoliques mais pas nostalgiques, un imaginaire fort retranscrit sur scĂšne par trois Ă©crans le long de la scĂšne en façade, et une tour de vidĂ©os mobiles en scĂšne centrale, une communication directe avec le public, la famille, la mif, toutes et tous ». Ăa fait du bien dâĂȘtre Ă la maison, ensemble », rĂ©sume Nabil, alias avant dâentonner les premiĂšres notes dâ Autre monde » Il vous reste de cet article Ă lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Sinous manquons de foi, lui reste fidĂšle Ă sa parole, car il ne peut se rejeter lui-mĂȘme. L13 - 1 Jean 3, 1-2 NOUS LE VERRONS TEL QU'IL EST Nous sommes les enfants d'un mĂȘme PĂšre, nous sommes les enfants de Dieu. Nous le verrons, nous le croyons. Et nous participerons Ă sa vie. Lecture de la premiĂšre lettre de saint Jean
P. 92-100 Le PĂšre Nothomb, qui nous a dĂ©jĂ donnĂ© de trĂšs belles mĂ©ditations sur les trois vĆux de religion mars 1991, septembre 1992 et mars 1993, nous propose ici, sur le ton familier et grave de la confidence, une forte et profonde approche du quotidien fraternel. Quâon ne sây trompe pas, rien dâĂ©troitement anecdotique ! Mais une vraie thĂ©ologie concrĂšte, toute thĂ©rĂ©sienne de Lisieux, de lâunitĂ© de la charitĂ© lâamour fraternel ne trouvant sa plĂ©nitude que dans un âpour Dieuâ fondateur et conduisant seul âjusquâĂ lâextrĂȘmeâ la vie qui sây consacrĂ©e nous a offert dans son numĂ©ro de mars 1994 deux excellentes contributions sur la vie commune, en commun ou communautaire, et sur la vie fraternelle Ă©vangĂ©lique vĂ©cue dans la vie religieuse [1]. Lâarticle du PĂšre MarĂ©chal, est particuliĂšrement riche en doctrine spirituelle, en sagesse pratique et en conseils inspirĂ©s par une expĂ©rience exceptionnelle puisquâelle est celle dâun SupĂ©rieur GĂ©nĂ©ral. Ă ce quâil a si bien dit, je ne vois guĂšre ce quâon pourrait ajouter de valable, du moins au niveau oĂč il se place. Et pourtant, lâidĂ©e mâest venue dây apporter comme un complĂ©ment, non au niveau de la thĂ©orie, mais Ă celui de lâhumble pratique quotidienne. Jâai pensĂ© que quelques rĂ©flexions glanĂ©es tout au long dâune expĂ©rience dĂ©jĂ longue, pourraient en aider lâun ou lâautre - et moi le premier. Il se fait que jâai terminĂ© mon noviciat en septembre 1944, il y a donc cinquante ans, et que je fais partie dâune SociĂ©tĂ© de vie apostolique oĂč la vie communautaire, ou en communautĂ© au sens prĂ©cis de G. Geeroms, est tellement essentielle quâon renoncera Ă lâexistence de la SociĂ©tĂ© plutĂŽt quâĂ ce point capital », Ă savoir la vie de chacun en communautĂ© rĂ©elle, de cohabitation, dâau moins trois membres. Pour moi, cinquante ans de vie missionnaire ont Ă©tĂ© de fait cinquante ans de vie en communautĂ© dâau moins trois personnes. Il est vrai que sur ces cinquante annĂ©es, trois furent vĂ©cues en communautĂ© avec des prĂȘtres diocĂ©sains, africains et europĂ©ens, dix-huit mois avec des religieux frĂšres africains, et cinq ans avec des jĂ©suites. Mais, du point de vue du vĂ©cu quotidien oĂč je me place ici, câest pratiquement la mĂȘme chose, Ă quelques dĂ©tails prĂšs, que ce que jâai connu en communautĂ© avec mes confrĂšres = notre vocabulaire traditionnel. Je dirais plus volontiers âavec mes frĂšresâ de ma SociĂ©tĂ© des Missionnaires dâAfrique. Je suis cependant assez mal venu pour aborder ce sujet de la vie fraternelle en communautĂ©. De tempĂ©rament, jâai plutĂŽt tendance Ă me marginaliser. Jâai rarement Ă©prouvĂ© la vie en communautĂ© comme un besoin sauf au niveau matĂ©riel ! et toujours comme un devoir. Si, dâaventure, un des frĂšres qui a vĂ©cu avec moi quelques annĂ©es lisait ces lignes, il sourirait sous cape et me dirait aimablement MĂ©decin, guĂ©ris-toi toi-mĂȘme. Tu nâas guĂšre de leçons Ă nous donner ». PrĂ©cisĂ©ment, jâai des leçons Ă me donner. Mais rares sont ceux qui sont sans pĂ©chĂ© » dans le domaine de la vie fraternelle en communautĂ©. Les rĂ©flexions que je me suis faites pourront aider ceux qui, comme moi, ne sont pas des modĂšles Ă imiter. Et tout de suite, je livre ma premiĂšre dĂ©couverte, qui nâest pas la moindre. Si la vie communautaire nâa guĂšre Ă©tĂ© ressentie par moi comme un besoin psychologique, elle a Ă©tĂ© incontestablement un grand bienfait. Sans elle, il est Ă peu prĂšs certain que des dĂ©sĂ©quilibres de diverses sortes se seraient produits dans ma mentalitĂ©, mon comportement et mes activitĂ©s. Je mâen rends compte de plus en plus dans la mesure oĂč jâavance en Ăąge. Avec le recul des ans, je rends grĂące Ă Dieu dâavoir vĂ©cu avec des frĂšres qui nâĂ©taient pas toujours dâaccord avec moi, mâont critiquĂ©, mâont fait des reproches, et mâont dissuadĂ© dâentreprendre tel ou tel projet. Ils mâont rendu ainsi un incontestable service de charitĂ©. Merci Ă eux. Je voudrais Ă©voquer ici un souvenir qui date de 1949 ou 1950. En ces annĂ©es, jâeus la chance de lire un livre de lâabbĂ© Combes sur ThĂ©rĂšse de lâEnfant-JĂ©sus. Ă cette Ă©poque, nous nâavions, pour la connaĂźtre, que LâHistoire dâune Ăąme, arrangĂ©e par la MĂšre AgnĂšs, et pas encore les Ăcrits autobiographiques. Combes rĂ©vĂ©lait que le passage oĂč ThĂ©rĂšse avouait quâelle venait de dĂ©couvrir, enfin, le mystĂšre de la charitĂ© fraternelle, datait de la derniĂšre annĂ©e de sa vie, quelques mois avant sa mort. Quâest-ce que cela signifiait pour moi ? Que le sommet de lâascension spirituelle de ThĂ©rĂšse nâĂ©tait pas la dĂ©couverte de lâamour misĂ©ricordieux de Dieu, ni son amour fou » pour JĂ©sus, son Aigle adorĂ©, ni sa dĂ©couverte fulgurante âma vocation, câest lâamour, etcâ, ni celle de la âpetite voieâ dite de lâenfance spirituelle... mais la dĂ©couverte de la supĂ©rioritĂ©, sur toutes les autres âvertusâ religieuses, de lâhumble charitĂ© fraternelle au quotidien. Ce fut pour moi une trĂšs grande lumiĂšre. Exceller en charitĂ© fraternelle nâest donc pas une âvertu de noviceâ, de âcommençantâ, elle est un sommet, peut-ĂȘtre LE sommet de la vie mystique. Cette dĂ©couverte en amena une autre. Jâai compris, au fil des ans, que lâessentiel dans cette charitĂ©, Ă©tait lâaffectus fraternus lâestime intĂ©rieure et sincĂšre de tous et de chacun, le dĂ©sir constant de leur vrai bien et de leur bonheur, et lâadmiration de ce qui est beau en chacun. Je me souviens dâavoir lu, Ă cette Ă©poque Ă©galement, une biographie de saint Jean Berchmans dont, aprĂšs la mort, on avait dĂ©couvert un carnet de notes spirituelles. Sur une des pages, il avait Ă©tabli la liste de ses co-novices, et Ă cĂŽtĂ© de chaque nom, il avait notĂ© la qualitĂ© et non le dĂ©faut quâil avait remarquĂ©e chez chacun dâeux, dans le genre Pierre toujours joyeux. Paul travailleur infatigable. Jean doux et humble. Philippe serviable. Ămile trĂšs studieux. Alphonse boute-en-train. Jules modĂšle de recueillement... » et ainsi de suite. Je me suis dit ce garçon avait un cĆur bon, donc lâĆil vrai. Saint Augustin a Ă©crit ce mot magnifique Ubi amor, ihi oculus. LĂ oĂč rĂšgne lâamour, lâĆil voit clair. Je me souviens quâun jour oĂč jâavais fait lâĂ©loge dâune personne absente, un ami mâa dit âCe type est bon pour toi, parce que tu veux quâil soit bonâ. Jâai rĂ©pondu âAu fond, tu as raison. Avant de le rencontrer, jâavais, comme a priori, de lâestime pour lui, convaincu quâil avait des qualitĂ©s. Celles-ci, je voulais les voir, et je les ai vuesâ. CâĂ©tait lâanecdote de Jean Berchmans qui mâavait suggĂ©rĂ© ce regard bon, et depuis lors, je me suis efforcĂ© de toujours commencer ainsi. Cela mâa beaucoup rĂ©confortĂ©, car au niveau des paroles et des actes, je suis souvent trĂšs maladroit envers certains frĂšres, et je fais des impairs. Mais ce nâest pas trĂšs grave. Dieu sait que, dans mon cĆur, je les estime et les admire. Revenons Ă sainte ThĂ©rĂšse. Deux dĂ©couvertes complĂ©mentaires. Dâabord Je le sens, quand jâaime mes sĆurs, câest JĂ©sus qui les aime en moi ». Ensuite, au sujet de cette moniale peu agrĂ©able Ă qui ThĂ©rĂšse offrait son plus beau sourire âAh ! Ce qui mâattirait en elle, câĂ©tait JĂ©sus cachĂ© au fond de son Ăąmeâ. Ainsi, JĂ©sus est des deux cĂŽtĂ©s JĂ©sus en ThĂ©rĂšse qui aime ses sĆurs, et JĂ©sus dans la sĆur quâelle aime. Saint Augustin nâa-t-il pas Ă©crit Et erit Christus amans seipsum ? Nâest-on pas au cĆur du mystĂšre du Christ en aimant ainsi le prochain ? Cela mâa fait beaucoup rĂ©flĂ©chir et mâa beaucoup aidĂ©. Sublime, Ă vrai dire. Mais dans la pratique ? Comment dâabord dĂ©couvrir JĂ©sus dans lâautre et lây aimer ? Il y a des personnes chez qui câest facile tous ceux et celles ! qui, dans lâensemble de leur personnalitĂ©, rayonnent un quelque chose de divin » bontĂ©, douceur, patience, bonne humeur, serviabilitĂ©, compassion, sagesse, amabilitĂ© et ainsi de suite. Oui, mais le frĂšre antipathique, dĂ©sagrĂ©able, insupportable, ou qui se conduit mal, ou qui est dur pour les gens, voire mĂ©chant et rancunier ? Dans ce cas, le premier remĂšde, câest la parabole de la paille et de la poutre. Le second, câest la parole de Paul Supportez-vous les uns les autres, et ainsi vous accomplirez la loi du Christ". Je puis aussi me dire ce frĂšre me supporte avec mes dĂ©fauts, nâaurais-je pas la courtoisie de le supporter avec les siens ? Le troisiĂšme remĂšde, câest prĂ©cisĂ©ment celui de ThĂ©rĂšse âvoir JĂ©sus en luiâ. Mais comment est-ce possible ? Je me dis si ce frĂšre est ce quâil est mĂ©chant, impoli, critiqueur, ivrogne, dĂ©molisseur, insupportable, que sais-je, câest parce quâil souffre. Câest trĂšs important dâavoir dĂ©couvert cela lâhomme mauvais ou le mĂ©chant lâest devenu parce quâil a souffert, et quâil souffre. Il y a en lui, quelque part, une blessure profonde qui le dĂ©chire et quâil ne peut assumer. Il a peur. Il faut quâil crache un jour son venin. Et finalement, il vaut mieux quâil le crache sur moi plutĂŽt que sur dâautres. Alors, au lieu dâĂ©prouver envers lui de la colĂšre, jâai appris Ă Ă©prouver de la compassion Comme ce frĂšre a dĂ» souffrir pour en ĂȘtre arrivĂ© lĂ â ! Je me rappelle alors lâanecdote quâen 1970, Ă Ottawa, le PĂšre Henry, o. p., mâa racontĂ©e et que jâai reprise dans mon livre sur la priĂšre. Celle dâun missionnaire en Inde qui avait secouru un vieillard sale et pouilleux, jetĂ© par les villageois dans la brousse pour quâil ne contamine pas les autres et pour quâil y meure comme un chien. Ce vieillard, recueilli, lavĂ©, nourri par le missionnaire, nâen revenant pas, lui dit âMais pourquoi, toi un Ă©tranger, as-tu fait cela pour moiâ ? Et le missionnaire de lui rĂ©pondre Tu me rappelles mon Dieuâ. Seul un chrĂ©tien peut dire cela. Le malheureux, câest JĂ©sus qui souffre »ce que vous avez fait au moindre des miens, câest Ă Moi... . Mon frĂšre antipathique, lui aussi, car il souffre, me »rappelle mon Dieu". Il y a aussi les dĂ©ceptions. Comment se fait-il quâun tel, si vertueux », si apostolique, si pieux, si... en soit arrivĂ© Ă nous dĂ©cevoir ainsi ? Pire encore quand câest la communautĂ© elle-mĂȘme, ou la RĂ©gion, ou la Province, ou la SociĂ©tĂ© entiĂšre qui est de plus en plus dĂ©cevante ! Jâai dĂ©couvert dâabord que la dĂ©ception et lâinsatisfaction sont des donnĂ©es inhĂ©rentes Ă la condition humaine terrestre. Vouloir en ĂȘtre totalement libĂ©rĂ©, câest sans doute lâidĂ©al du bouddhisme, mais pour le chrĂ©tien cela ne lui sera donnĂ© quâau ciel. En attendant, il faut apprendre Ă âvivre avecâ, comme une grĂące, Ă ne pas dramatiser et Ă dĂ©passer la dĂ©ception par lâespĂ©rance, fruit de lâamour âla charitĂ© espĂšre tout...â. Je me dis aussi souvent âLes autres doivent ĂȘtre parfois déçus par moi. Jâai toutes les raisons dâĂȘtre indulgent envers euxâ. Ă celui, ou celle, qui, déçue par sa communautĂ© souhaite changer de communautĂ©, ou de congrĂ©gation, je rĂ©ponds dâune maniĂšre ou dâune autre Ne te fais pas dâillusion ailleurs, câest la mĂȘme chose. Jâai donnĂ© des retraites Ă des membres de tant de congrĂ©gations diffĂ©rentes et jâai vu que, en gros, les problĂšmes sont les mĂȘmes partout. Les dĂ©ceptions que tu ressens ici, tu les ressentiras lĂ aussi. Ce quâil faut changer sans doute, câest toi, câest ton cĆur ». Autre rĂ©ponse Quâas-tu fait de positif pour le bien de celui qui te déçoit ? » Quand jâenvisage mon frĂšre comme celui dont jâai beaucoup Ă recevoir, je suis toujours déçu par lui. Quand je lâenvisage comme celui que Dieu mâappelle Ă aimer, un frĂšre Ă aimer, donc Ă rendre plus heureux, Ă lui donner le meilleur de moi-mĂȘme, je finis toujours par le trouver aimable, au moins en quelque chose.... Sâil me déçoit en certaines choses, câest un motif de plus dâĂȘtre fidĂšle, autant que je le peux, Ă ma vocation Ă moi câest la meilleure chose que je puisse faire pour quâil soit plus fidĂšle Ă la sienne. Il mâest arrivĂ© un jour dâĂȘtre mis Ă la porte par un de mes frĂšres. Ce jour-lĂ , nous nâĂ©tions que deux Ă la maison. Ă mon retour de lâĂ©glise, oĂč jâavais cĂ©lĂ©brĂ© lâeucharistie, il me dit Fiche le camp, je ne veux plus te voir ici ». Je nâai rien rĂ©pondu, jâai fait ma valise et jâai Ă©tĂ© dans le poste voisin. Jâavais dĂ» faire quelque chose qui lui avait dĂ©plu ou qui lâavait blessĂ©, je ne sais quoi, et par dessus le marchĂ© il avait ce jour-lĂ mal au foie... On sâest revu bien des fois depuis lors, et on nâen a plus parlĂ©. Nous restons de bons amis. Leçon il ne faut pas dramatiser. Un coup de tonnerre nâest pas une catastrophe et nâest pas le signe dâun mauvais cĆur. Il y a alors lâautre dĂ©couverte de ThĂ©rĂšse âQuand jâaime mes sĆurs, câest JĂ©sus qui les aime en moi.â Depuis une vingtaine dâannĂ©es, quand je donne une retraite, je mâarrange pour proposer quelque part de mĂ©diter sur 1 Co 13. Une merveille. Je suggĂšre, comme le fait saint Jean Chrysostome, de lire en filigrane JĂ©sus » chaque fois que Paul Ă©crit agapĂš, charitĂ©, amour. Les trois premiers versets nous rĂ©vĂšlent quel est le lieu » de la charitĂ©, sa source non dans le beau langage v. 1, ni dans lâintelligence brillante ou les pensĂ©es sublimes v. 2, ni - ĂŽ surprise - dans les actes de dĂ©vouement ou de service, ni dans les exploits hĂ©roĂŻques se tuer Ă la besogne », ou âsâuser jusquâĂ la cordeâ v. 3. Alors, oĂč ? La rĂ©ponse est claire dans le cĆur. Nous revenons Ă lâaffectus fraternus. Mais quel cĆur ? Les versets 4 Ă 7 nous le dĂ©couvrent et nous en dessinent le portrait, en quinze traits deux vertus fondamentales la patience et la bontĂ© [2] ; huit verbes que le cĆur charitable = JĂ©sus en moi » ne conjugue jamais, et cinq verbes quâil conjugue volontiers, dont le dernier rejoint, comme par inclusion, le premier trait la patience. Ce qui frappe dans ce portrait, câest le caractĂšre veloutĂ© », je dirais onctueux » si ce mot nâĂ©tait devenu pĂ©dant, ou âhuileuxâ, de lâagapĂš bontĂ© surtout, douceur, humilitĂ©, modestie, oubli de soi, compassion, patience, etc, Ă peu prĂšs le fruit de lâEsprit » de Gal 5,22, et les petites vertus si chĂšres Ă saint François de Sales. Quelle leçon ! Trop souvent, nous identifions charitĂ© » et dĂ©vouement », et ce nâest pas tout Ă fait faux la parabole du bon samaritain, celle de Mt 25, 31-46 oĂč le mot charitĂ© » nâest pas prononcĂ© et 1 Jn 3,16-18 sont lĂ pour nous le rappeler. Mon long sĂ©jour en Afrique noire mâa cependant fait dĂ©couvrir lâambiguĂŻtĂ© du dĂ©vouement » et du travailler pour ». LĂ oĂč les Africains que jâai connus et sans doute bien dâautres aussi reconnaissent un tĂ©moin de JĂ©sus, câest celui qui, comme le MaĂźtre, est doux et humble de cĆur ». Lâhymne Ă la charitĂ© de 1 Cor 13 en est le meilleur commentaire. Un mot sur les paroles en communautĂ©. Il y faudrait un long exposĂ©. Une seule rĂ©flexion. LâexpĂ©rience mâa appris que lorsque une communautĂ© grince », cela vient souvent de la mauvaise gestion de la parole ou... de lâargent. Parfois par abus, mais le plus souvent par dĂ©faut. Il y a un manque dâinformation et de communication, ou de partage oral de ce que chacun fait, a fait, projette de faire, de ce quâil pense, de ce quâil a vĂ©cu, lu, entendu, souffert... Mais jâai dĂ©couvert aussi que le mutisme de certains, ou leur discrĂ©tion sur ce qui les concerne, est parfois la consĂ©quence du bavardage de tel ou tel ; ou encore du peu dâintĂ©rĂȘt que les autres portent Ă ce frĂšre. Si personne ne lui demande jamais ce quâil a fait et ce qui lâintĂ©resse, il nâaura guĂšre envie de le dire. Il y a, dans les communautĂ©s religieuses comme dans les autres, certaines personnes qui ont lâart si on ose parler ainsi de toujours ramener Ă elles-mĂȘmes, et Ă leurs centres dâintĂ©rĂȘt, tous les sujets de conversation. Dans ces conditions, les autres finissent par se taire sur ce qui les intĂ©resse, eux. Cela mâamĂšne Ă dire un mot sur le âsupĂ©rieurâ ou tout autre nom de la communautĂ©. GrĂące Ă Dieu, je nâai Ă©tĂ© chargĂ© de ce service de charitĂ© que peu dâannĂ©es. Mais ce furent peut-ĂȘtre les plus pĂ©nibles de ma vie. Jâai dĂ©couvert quâil sâagit prĂ©cisĂ©ment, dâune charge, lourde Ă porter. Le plus pesant, selon mon expĂ©rience, est la solitude » dâun supĂ©rieur ». Ă un moment donnĂ©, il est seul Ă avoir le dernier mot, et câest le plus difficile. Souvent, il se demande sâil a bien interprĂ©tĂ© la volontĂ© de Dieu. Il peut ĂȘtre sĂ»r quâĂ tel moment, un frĂšre sera mĂ©content et va murmurer ou le critiquer. Quand, lors dâune retraite, un ou une religieuxse se plaint de son sa supĂ©rieur e, il mâarrive souvent de lui dire Mon cher, je te souhaite de devenir un jour supĂ©rieur. Tu verras ce que câest. Cela tâaidera Ă ĂȘtre plus indulgent envers les supĂ©rieurs que tu auras dans la suite ». Jâaime aussi rappeler que le âsupĂ©rieurâ est un homme qui âa le droit dâavoir des problĂšmes personnelsâ des ennuis de santĂ©, des soucis de famille et dâautres tracas comme tout un chacun. Je pense que câest une forme Ă©minente de charitĂ© fraternelle que dâĂȘtre trĂšs fraternel, justement, avec ce frĂšre qui, mĂȘme soutenu par les autres, porte le premier la responsabilitĂ© de la communautĂ©. Jâaimerais terminer par quelques considĂ©rations thĂ©ologiques. Lors de mes annĂ©es dâĂ©tude, jâai rĂ©digĂ© une dissertation doctorale en thĂ©ologie sur le motif thĂ©ologal de la charitĂ© envers le prochain. En clair âQue signifie aimer le prochain pour Dieu ?â Jâai lu Ă cette Ă©poque toute une littĂ©rature qui rejette cette formule ou la suspecte. âLa vraie charitĂ©, dit-on, câest dâaimer le prochain pour lui-mĂȘmeâ. On retrouve dâailleurs rĂ©guliĂšrement cette idĂ©e dans des Ă©crits ou des discours apparemment gĂ©nĂ©reux. En fait, il sâagit ou bien dâune erreur, ou bien dâun malentendu. Il y a tant dâarguments dans lâĂcriture, chez les PĂšres, les grands thĂ©ologiens et les Ă©crits des Saints en faveur du âpour Dieuâ quâon ne voit pas comment soutenir sĂ©rieusement la thĂšse contraire. Le langage scolastique a forgĂ© un vocabulaire technique et subtil pour dĂ©nouer les ambiguĂŻtĂ©s possibles du pour Dieu ». Ce nâest pas ici le lieu dâen faire Ă©tat. Mais ce que jâai dĂ©couvert dans la suite, câest-Ă -dire dans la pratique quotidienne, câest que si je nâaime pas mon frĂšre âpour Dieuâ, je lâaimerai mal et je nâaimerai pas chrĂ©tiennement tous mes frĂšres et tous mes autres prochains, mĂȘme les antipathiques et les mĂ©chants. Je nâaime mon frĂšre en lui-mĂȘme » et Ă son avantage rĂ©el que si je lâaime pour Dieu » pour ce Dieu qui habite en lui ou qui dĂ©sire y habiter, ce Dieu qui lui donne le meilleur de lui-mĂȘme, ce Dieu pour lequel il est fait et qui est, en dĂ©finitive, son seul bonheur vrai. Lâaimant pour Dieu », je lâaimerai aussi Ă ma petite mesure âcomme Dieuâ, comme JĂ©sus lâaime. Comment pourrait-on faire mieux ? Une des rĂ©vĂ©lations essentielles du Nouveau Testament est celle de lâunitĂ© de la charitĂ© envers ces trois âaimĂ©sâ Dieu, le prochain, moi-mĂȘme. Si un des trois nâest pas aimĂ© pour Dieu », ce nâest plus la charitĂ© chrĂ©tienne. Ce qui en fait lâunitĂ©, câen est la source Dieu, la fin Dieu, et le motif Dieu toujours. âLa foi, disait Jean-Marie Vianney, câest de parler Ă Dieu comme on parle Ă un hommeâ. âLa foi, disait Jeanne Jugan, câest de parler Ă un homme comme on parle Ă Dieuâ. Les deux ont raison. Le P. Congar aime dire que, dans notre comportement avec notre prochain, nous prĂ©figurons notre comportement avec Dieu. Jâai oubliĂ© de noter le nom de lâauteur qui dit que, dans notre comportement avec Dieu, nous prĂ©figurons celui que nous avons envers notre prochain. Les deux formules sont bonnes. Dieu, le prochain et moi-mĂȘme sommes rejoints par la mĂȘme charitĂ©, dans les deux sens. La charitĂ© est une âgrande Dameâ, disait saint Vincent de Paul. Saint François dâAssise a Ă©pousĂ© Dame PauvretĂ©. Ceux qui ont reçu une vocation religieuse apostolique ou missionnaire, pourraient envisager dâĂ©pouser Dame CharitĂ©. Ils sâen porteraient bien. âLa plus grande, câest la charitĂ© fraternelleâ, sainte ThĂ©rĂšse de lâEnfant-JĂ©sus de la Sainte Face lâavait, elle aussi, bien compris. Paroisse NDOGUINDI 210 MOUNDOU, Tchad
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a la vie a la mort fidele et fraternel