La lettre tue et l’esprit vivifie” – Point de vue Biblique “La lettre tue et l’esprit vivifie” 17 avril 2018 Réal Gaudreault J'ai une question Pasteur 1 Qu’est-ce que l’apôtre Paul avait à l’esprit lorsqu’il affirme en 2 Corinthiens 3 : 6 que “La lettre tue et l’esprit vivifie”?
…car la lettre tue, mais l’esprit vivifie. 2 Cor 36 Si vous avez un peu de “bouteille” dans le milieu évangélique, vous avez surement déjà dû entendre le verset de 2 Corinthiens 36. Il est en effet régulièrement utilisé pour justifier n’importe quelle “interprétation par l’Esprit,” ou bien pour objecter à une lecture trop directe » de la Parole de Dieu, perçue comme trop conservatrice. Bien entendu, cette portion de verset a un tout autre sens dans son contexte immédiat. Mais si vous êtes exaspéré de l’utilisation détournée qui est faite de ce passage, sachez que 1 vous n’êtes pas seul, et 2 cetta pratique n’est pas nouvelle. Calvin lui-même dénonçait les ravages de la “méthode d’Origène” en commentant ce passage Ce passage a été tordu et interprété de manière profondément erronée, premièrement par Origène, puis ensuite par d’autres… Cette erreur a été la source de bien des maux. Non seulement cela a ouvert la porte à la falsification du sens naturel de l’Ecriture, mais cela a également élevé l’allégorie au rang des plus grandes vertus. Dès lors, beaucoup d’anciens auteurs ont, sans se restreindre, joué à toutes sortes de jeux avec la Sainte Parole de Dieu, comme s’ils se jetaient une balle les uns aux autres. Cela a aussi donné aux hérétiques l’opportunité de jeter le trouble dans l’Eglise. En effet, dès l’instant où c’était une pratique acceptée par quiconque voulant interpréter un passage à sa manière, n’importe quelle idée folle, bien qu’absurde ou monstrueuse, pouvait être introduite sous prétexte d’allégorie. 1 D’ailleurs, Calvin n’était pas franchement très enthousiaste avec la méthode herméneutique d’Origène. Lisez plutôt Nous devons… entièrement rejeter les allégories, qu’elles soient d’Origène ou d’autres comme lui, que satan, non sans une profonde subtilité, s’est efforcé de faire rentrer dans l’Eglise dans le but de rendre la doctrine de l’Ecriture ambigüe et destituée de toute certitude et fermeté. 2 Si donc vous êtes découragé par l’usage que l’on fait généralement de ce verset, souffrez donc avec Calvin, et expliquez son sens pourtant très clair à vos amis qui s’en servent de manière erronée. Notes et références 1 Calvin, Commentaire sur 2 Cor 36. Traduit de l’anglais, la version française ne nous était pas accessible !! 2 Calvin, Commentaire Gen 28. Traduit de l’anglais, la version française ne nous était pas accessible !!
HenriVIAUD-MURAT | Deux erreurs aux conséquences graves.. Ecouter. Commentaires
Abstract As the anonymous author of “The Hard Church Novel” underlined in his article, “Theology and Literature – the study of God and the study of Man – need to go hand in hand, and are only just beginning to know it”. The links between literature and religion are in fact much older than we might imagine when reading this statement; however, it is a fact that the Victorian period was a time when many authors tried to reconcile secular writing and the Scriptures, to the extent that a new literary genre, the religious novel, was born. Although Elizabeth Gaskell’s works do not belong to this category, she set her heart on reconciling her vocation as a novelist with her beliefs as a Christian. Unlike her husband, she was not a Minister and therefore her own way of preaching the Word of God was to write fiction. She was convinced that the Pharisees had not disappeared with the Advent of Christ and, in her novels, she used her own, sometimes unorthodox, interpretation and rewriting of the Gospels to convert the Pharisees of her own time to the true essence of Christianity. Indeed, her Unitarian education granted her a greater freedom than most of her contemporaries in terms of biblical exegesis, as we can see in many of her works, but most particularly in Ruth, in which the eponymous heroine, a fallen woman, is not only described as a Magdalen but soon turns into a Madonna and then a Christ-like of page Full text 1 “[…] old and dear companions—brethren indeed of one blood; not always agreeing, to be sure; squabbl ... 1Les liens entre littérature et religion sont très anciens et pourtant, lorsque le genre romanesque s’est développé au XVIIIe siècle, ces frères de sang – pour reprendre la métaphore d’Edward Mortimer Chapman1 - paraissaient condamnés à s’éloigner l’un de l’autre tant la littérature semblait prête à s’affranchir de l’influence religieuse. Les auteurs de fiction délaissaient désormais les hagiographies, quêtes mystiques et autres récits miraculeux au profit d’une description plus prosaïque de la vie quotidienne d’êtres ordinaires. Puritains et évangéliques se méfiaient d’ailleurs de la fiction au point que l’Evangelical Magazine considérait, au début des années 1790, que la lecture de roman était un péché plus grave encore que l’adultère. Mais les victoriens devaient être les architectes d’une réconciliation entre ces deux frères devenus ennemis non contents de couvrir le paysage urbain d’églises anglicanes et de chapelles non-conformistes ou bien encore d’envoyer des missionnaires convertir les infidèles – à l’étranger ou sur leurs propres terres – il leur fallait encore conquérir ce domaine littéraire qui semblait sur le point d’échapper à l’influence chrétienne. 2 Voir “The Hard Church Novel”, The National Review, vol. III, July and October 1856, 131. 3 Voir par exemple, Coelebs in Search of a Wife 1808 de Hannah More ou The Velvet Cushion 1814 d ... 2Les années 1840 devaient se révéler une période particulièrement prolifique pour ce nouveau genre littéraire qu’était le roman religieux et l’auteur anonyme de The Hard Church Novel » se félicitait, en 1856, que la théologie et la littérature aient enfin appris à faire bon ménage “Theology and Literature–the study of God and the study of Man–need to go hand in hand, and are only just beginning to know it ”2. Les premiers récits évangéliques3 ont été publiés au début du XIXe siècle mais c’est surtout avec la deuxième génération de romanciers évangéliques, stimulés par leur rivalité avec les tractariens, que le roman religieux connaît un véritable essor. Les statistiques citées dans The Business of Belief The Emergence of Religious Publishing » révèlent en effet que 33,5% des livres publiés entre 1836 et 1863 étaient des œuvres à caractère religieux. Si la majorité de ces textes étaient dus à la plume d’auteurs évangéliques ou tractariens, d’autres courants religieux – non-conformistes ou catholiques – ont adopté cette nouvelle forme de prosélytisme et, par la suite, même les agnostiques ont pris exemple sur ce modèle littéraire pour prôner les vertus de l’apostasie. 4 Aussi, l’auteur de “Religious Stories” souligne-t-il le rôle prépondérant joué par les femmes dans ... 5 On leur reprochait souvent de ne pas être de véritables chrétiens, comme le souligne William Gaske ... 6 Voir, par exemple, l’article “Low-Church Novels and Tendencies”, dont l’auteur constate la médiocr ... 3Fille et épouse de pasteur unitarien, Elizabeth Gaskell pouvait sembler prédisposée à devenir un auteur de roman religieux. En effet, les femmes manifestaient une prédilection toute particulière pour ce genre littéraire qui leur permettait enfin de prendre part aux débats théologiques de leur époque4. Par ailleurs, comme le souligne Valentine Cunningham, l’intérêt que leurs membres portent à la littérature est révélateur du milieu social dominant et de l’évolution culturelle des sectes non-conformistes ; or, les unitariens appartenaient souvent à un milieu aisé et cultivé. Cette secte tolérait parfaitement la lecture d’œuvres de fiction et, en accord avec la parabole des talents, encourageait vivement ses membres à cultiver les dons que Dieu leur avait accordés, notamment en se consacrant à une éventuelle carrière artistique et intellectuelle. En outre, l’intolérance dont les unitariens étaient victimes – aussi bien de la part des anglicans que de celle des autres sectes non-conformistes5 – aurait pu justifier un recours au roman religieux afin de dénoncer ces préjugés. Néanmoins, le fait est que les unitariens ne se sont guère intéressés à cet outil de propagande littéraire, sans doute parce qu’ils n’avaient guère la fibre prosélyte. En ce qui concerne Elizabeth Gaskell, il existe une autre raison, plus importante encore, qui explique ce choix elle possédait un véritable sens artistique et, si ses récits visaient à développer le sens moral de ses lecteurs, elle n’était pas prête, pour autant, à sacrifier la dimension esthétique de son œuvre à sa fonction didactique, comme les auteurs de romans religieux n’avaient que trop souvent tendance à le faire. La plupart des textes classés sous l’appellation de romans religieux méritent, en effet, à peine d’être considérés comme des romans à part entière6 et ils ont sombré dans l’oubli dès lors que la controverse religieuse autour de laquelle ils s’articulaient n’était plus d’actualité. 7 On trouve deux références à ce texte, publié dans le Sunday Penny School Magazine en 1852, dans la ... 4La correspondance de Gaskell – du moins les lettres qui n’ont pas été détruites – ne contient que très peu de remarques sur son œuvre ou sur sa conception théorique de la littérature, mais la lettre qu’elle avait envoyée à Herbert Grey révèle l’importance qu’elle accordait à l’intrigue et à son développement ; elle reproche en effet à l’auteur d’avoir sacrifié l’action de son récit à de longs exposés théoriques et en conclut qu’il eût sans doute mieux valu exprimer ces idées dans un essai plutôt que d’adapter la forme romanesque sans prêter la moindre attention aux critères propres à ce genre et au respect desquels une œuvre doit – ou non – sa valeur artistique. Gaskell a, elle-même, écrit une nouvelle qu’on pourrait qualifier de sermon déguisé en fiction – ou de “sugar-coated tract” pour reprendre l’image utilisée par Robert Lee Wolff – mais il s’agissait là d’un contexte particulier puisque ce texte était destiné au Sunday Penny School Magazine et la romancière se montre d’ailleurs très critique à l’égard de ce récit lorsqu’elle y fait référence dans sa correspondance7. Ce texte fait donc figure d’exception dans son œuvre et on peut rappeler que George Eliot la cite parmi les romancières de talent dont elle oppose l’œuvre aux “silly novels by lady novelists”. 8 Voir par exemple sa conférence sur le héros en tant qu’homme de lettre “the Hero as Man of Lette ... 9 Voir son autobiographie “The writer of stories must please or he will be nothing. And he must te ... 10 Elizabeth Gaskell ne fait que peu de références à son propre travail de romancière dans sa corresp ... 5Refuser à Gaskell l’étiquette d’auteur de roman religieux – qui n’est que trop souvent synonyme de médiocrité littéraire – ne revient cependant pas à nier l’importance de la religion dans son œuvre. Si des auteurs comme Thomas Carlyle8 ou Anthony Trollope9 – dont l’œuvre est pourtant considérée comme purement profane – n’ont pas hésité à comparer la mission de l’écrivain à celle d’un prophète ou d’un prédicateur, on ne peut guère s’étonner que la religion ait eu une influence considérable sur l’œuvre d’une romancière aux yeux de qui le talent littéraire était un don divin qui devait être mis au service d’autrui10. 11 Voir, par exemple, le passage qui concerne la mort des parents de Ruth “God in His mercy knew th ... 6Contrairement aux catholiques, les protestants ne peuvent compter sur l’intercession d’un médiateur clérical entre Dieu et eux. Comme l’indique le choix symbolique de ce terme, le pasteur veille sur ses fidèles mais, s’il peut leur venir en aide et les réconforter, ceux-ci ne doivent finalement s’en remettre qu’à la seule autorité divine et, pour ce faire, il est indispensable qu’ils se réfèrent aux textes bibliques. Outre les références explicites ou implicites à la Bible qui abondent dans l’œuvre de Gaskell, les critiques ont souvent noté l’influence des Écritures sur le style de la romancière11 mais il ne s’agit pas pour elle de citer la Bible en privilégiant la lettre plutôt que l’esprit et si elle fait elle-même souvent référence aux textes sacrés, elle est consciente de l’usage abusif qui pouvait en être fait et met en garde ses lecteurs. 12 John Bunyan, The Pilgrim’s Progress, Oxford The World’s Classics OUP, 1998, 134. 7“By misinterpreting evil issues”12 13 “The poor old labourer prayed long and earnestly that night for Ruth. He called it wrestling for ... 8L’exégèse biblique est un art périlleux et peut se révéler source de malentendus si on ne possède pas les clefs de lectures adaptées. Ainsi, dans Ruth, l’héroïne éponyme ne comprend pas que Thomas essaie de la mettre en garde contre son soupirant. La pensée du vieil homme est tellement façonnée par ses lectures des Saintes Écritures qu’il est incapable d’exprimer ses émotions sans recourir aux métaphores bibliques ; or, comme le souligne le narrateur, il était peu probable qu’une jeune fille innocente de seize ans établisse un lien entre le beau jeune homme qui la courtise et la figure du diable sous les traits d’un lion rugissant. Si cet épisode met en évidence le fait que les textes religieux ne s’avèrent pas toujours être le moyen de communication le plus approprié entre les hommes, les intentions du vieil homme sont pures et l’inefficacité de son discours sera compensée par la sincérité de ses prières13. 9 Gaskell se montre en revanche beaucoup plus critique envers les personnages qui se permettent de citer la Bible sans être animés par un véritable esprit de charité chrétienne. Il existe différents degrés de gravité dans ce sacrilège à l’encontre des Écritures. La forme la plus vénielle consiste à recourir à ces textes lorsqu’on est incapable d’exprimer une émotion sincère, ce qui revient à les transformer en simples coquilles vides de sens comme le fait Dixon dans Libbie Marsh’s Three Eras » lorsque Libbie lui annonce la mort d’un jeune garçon auquel elle était très attachée 14 Elizabeth Gaskell, ADark Night’s Work and Other Stories, Oxford The World’s Classics OUP, 1992, 1 ... “Well! flesh is grass,’ Bible says,” and having fulfilled the etiquette of quoting a text if possible, if not of making a moral observation on the fleeting nature of earthly things, she thought she was at liberty to pass on to her real errand14. 10Dans North and South, au contraire, la compassion que Margaret éprouve pour Higgins la pousse à convaincre son père – un ancien pasteur anglican – de ne pas lui lire un passage des Saintes Écritures 15 Elizabeth Gaskell, North and South, Harmondsworth Penguin Classics, 1986, 291. “I’ve a good mind to read him the fourteenth chapter of Job.”“Not yet, papa, I think. Perhaps not at all. Let us ask him about the strike, and give him all the sympathy he needs15”. 11En condamnant l’attitude de ses personnages qui citent la Bible sans éprouver de charité chrétienne et en approuvant celle des personnages qui, malgré leur profonde piété, savent que les Écritures ne sont pas une sorte de panacée universelle qu’on pourrait utiliser sans faire preuve du moindre discernement, Gaskell semble partager la vision de saint Paul qui, dans la première épître aux Corinthiens, place la charité chrétienne au-dessus de la foi et de l’espérance. 16 Voir Michael Wheeler, “Elizabeth Gaskell and Unitarianism”, Durham University Journal 68, 37, ... 17 Elizabeth Gaskell, North and South, op. cit., 202. 12Il existe une forme plus grave encore de sacrilège envers les Écritures, lorsque les personnages qui y ont recours ne sont pas animés par l’indifférence mais par la haine, pervertissant ainsi l’essence même du message christique qui n’est, aux yeux de Gaskell, qu’amour et pardon. En outre, elle n’hésite pas à rejeter implicitement la validité de certains textes bibliques lorsque ceux-ci ne lui semblent pas en accord avec l’esprit du Nouveau Testament. Ainsi, dans ses deux romans sociaux, elle condamne les références que font ses personnages à la parabole du riche et de Lazare. Theophilus Lindsey – qui était un des fondateurs de la pensée unitarienne et dont les sermons se trouvaient dans la bibliothèque des Gaskell – estimait que ce texte appartenait en réalité à la tradition hébraïque et n’aurait pas dû figurer dans le Nouveau Testament16 et Elizabeth Gaskell semble partager ce point de vue. Dans North and South, l’héroïne critique l’attitude de Bessy Higgins lorsque cette dernière fait preuve de discrimination sociale en s’appuyant sur ce texte “It won’t be division enough, in that awful day, that some of us have been beggars here, and some of us have been rich,—we shall not be judged by that poor accident, but by our faithful following of Christ”17. Dans Mary Barton, cette parabole est condamnée plus clairement encore car John Barton y fait sans cesse référence, alimentant ainsi sa haine envers les riches, une haine qui le poussera finalement à commettre un meurtre. Elizabeth Gaskell n’hésite pas à contredire dans son roman le message de cette parabole puisque la réconciliation de John Barton et de Mr. Carson – le père de sa victime – est le moyen pour elle de combler ce gouffre qui, dans la Bible, sépare Dive et Lazare à tout jamais. C’est ainsi que, au nom de l’esprit, Gaskell n’hésite pas à condamner la lettre de certains textes bibliques. 18 Elizabeth Gaskell, My Lady Ludlow and Other Stories, Oxford The World’s Classics, 1989, 30. 13“We, who make the laws ... may break the mere form of them”18 19 Ainsi, elle ne rejette pas seulement la parabole du riche et de Lazare mais également les passages ... 14La foi des unitariens n’a guère été ébranlée par la critique biblique parce qu’ils ne croyaient pas en la valeur littérale des Écritures, ce qui leur permettait d’adopter une certaine distance critique vis-à-vis des textes bibliques et de l’interprétation qu’il convenait d’en faire. Dans My Lady Ludlow, l’héroïne éponyme s’accorde le droit de ne pas respecter les lois lorsqu’elles sont injustes et, dans une certaine mesure, l’attitude d’Elizabeth Gaskell à l’égard des textes bibliques ressemble à celle de son héroïne à l’égard du système législatif. Ainsi, malgré son respect pour les Écritures, elle n’hésite pas à indiquer, explicitement ou implicitement, sa préférence pour les textes du Nouveau Testament plutôt que de l’Ancien et à rejeter les textes qui ne lui semblent pas conformes à l’esprit du Nouveau Testament19. Elle peut parfois traiter cette opposition entre les deux Testaments sur le registre comique comme lorsque Sally refuse de laisser Mr. Benson punir Leonard pour avoir dit des mensonges 20 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 169. “Sally ! remember where it is said, He that spareth the rod, spoileth the child,’” said Mr. Benson, austerely.“Ay, I remember; and I remember a bit more than you want me to remember, I reckon. It were King Salomon as spoke them words, and it were King Solomon’s son that were King Rehoboam, and no great shakes either. I can remember what is said on him, II Chronicles, xii. Chapter, 14th v. And he,’ that’s King Rehoboam, the lad that tasted the rod, did evil, because he prepared not his heart to seek the Lord.’ I’ve not been reading my chapters every night for fifty years to be caught napping by a Dissenter neither! ” said she triumphantly20. 15L’irrévérence dont Sally fait preuve envers son employeur et le registre quelque peu incongru qu’elle utilise pour faire référence aux personnages bibliques ont un effet comique, de même que sa jubilation à l’idée d’avoir prouvé la supériorité de l’anglicanisme en remportant cette joute verbale contre un pasteur non-conformiste – Gaskell s’amuse d’ailleurs sans doute beaucoup de laisser ainsi le camp adverse remporter cette victoire contre un pasteur en qui beaucoup de critiques littéraires ont voulu voir un pasteur unitarien. Néanmoins, l’humour de ce passage ne doit pas nous empêcher de noter que le caractère inflexible des textes de l’Ancien Testament y est vivement critiqué et le sera en réalité à travers tout le roman. 21 Michael Wheeler, “Elizabeth Gaskell and Unitarianism”, op. cit., 157. 16Ce chapitre illustre l’efficacité de l’esprit de pardon du Nouveau Testament puisque Leonard sera touché par cet échange et par les larmes de sa mère et se repentira. Mais en réalité, c’est toute la structure de ce roman qui s’articule autour de cette opposition entre deux systèmes de valeur différents, l’un fondé sur l’Ancien Testament et l’autre sur le Nouveau Testament en la recueillant malgré sa Chute, les Benson guideront Ruth sur le chemin de la Rédemption tandis que Mr. Bradshaw – qui incarne toute la sévérité de l’Ancien Testament – encouragera involontairement son fils à devenir un hypocrite puis un escroc. À travers les intrigues, principale et secondaire, et à travers ce dialogue entre Sally et Mr. Benson, c’est donc une leçon de lecture critique des Écritures que nous offre Gaskell. Dans The Sinner as Heroine A Study of Mrs Gaskell’s Ruth and the Bible », Michael Wheeler compare les techniques utilisées par la romancière aux paraboles bibliques “Mrs Gaskell’s use of the Abermouth landscape is reminiscent of Christ’s method of preaching in parables”21. De la même façon, on peut considérer l’opposition entre le destin de Ruth, sauvée par l’esprit de charité chrétienne du Révérend Benson, et celui de Richard Bradshaw, que la sévérité paternelle n’aura pas préservé du vice, comme une illustration de la supériorité de l’esprit du Nouveau Testament sur l’Ancien. 17Lorsque le Christ a commencé à prêcher, il s’est heurté à la résistance des Pharisiens qui refusaient de renoncer à leur vision du monde et de la religion, basée sur les textes de l’Ancien Testament et, dans une certaine mesure, Elizabeth Gaskell doit, elle aussi, s’efforcer de mettre fin au règne des Pharisiens de sa propre époque, mais cette fois c’est la Bible toute entière – et non les seuls textes de l’Ancien Testament – qui a été pétrifiée par l’influence mortifère de ceux qui n’en respectent que la lettre et non l’esprit. Comme dans la deuxième Épître aux Corinthiens, elle veut inscrire le christianisme non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur les cœurs » 2 Co. le cœur de ses contemporains. Pour ce faire, elle peut, comme nous venons de le voir, illustrer par l’exemple les effets pervers de certains préceptes de l’Ancien Testament ou bien encore obliger ses lecteurs à établir de nouveaux liens entre les Écritures et leur société. Ainsi, elle ne compare pas la prostituée Lizzie Leigh à Marie-Madeleine mais au fils prodigue, ce qui remet indirectement en cause le double standard des victoriens. Elle se sert donc de l’autorité que les textes bibliques représentaient aux yeux de ses contemporains pour les obliger à modifier leur perception du monde et à reconnaître les injustices qui peuvent régner dans leur société. 22 “Ruth’s heart was smitten, and she sank down, and down, till she was kneeling on the floor of the ... 23 “I have been thinking of evry holy word, every promise to the penitent – of the tenderness which l ... 24 “The errors of my youth may be washed away by my tears–it was once so when the gentle, blessed Chr ... 18 Le roman dans lequel elle se montre la plus révolutionnaire dans le choix de ses images et références bibliques est probablement Ruth. Comme dans Lizzie Leigh », elle compare son héroïne déchue au fils prodigue22 mais cette fois, elle ne renonce pas à faire référence à la figure de Marie-Madeleine. Le parallèle entre l’héroïne éponyme et Marie-Madeleine apparaît dès l’ouverture du roman avec la citation en exergue du poème de Phineas Fletcher, puis la figure de la pécheresse est évoquée par Benson à deux reprises23 ainsi que par l’héroïne elle-même24. Marie-Madeleine ne symbolise pas seulement les femmes déchues mais, de façon plus générale, les pécheurs repentis – et ce, quel que soit leur sexe – et Ruth semble si peu responsable de sa chute qu’on serait tenté de l’associer plutôt à cette dernière symbolique. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que Marie-Madeleine était également surnommée la bien-aimée du Seigneur et l’hommage que tous les paroissiens d’Eccleston rendent à Ruth à sa mort renforce l’idée d’une association avec une vision positive de Marie-Madeleine plutôt qu’avec la figure de pécheresse. Cette vision reflète d’ailleurs une évolution générale dans la littérature de l’époque puisque, dans Madonnas and Magdalens, Eric Trudgill souligne que 1853 – l’année où Ruth a été publié – est un tournant décisif dans la représentation de cette figure biblique 25 Eric Trudgill, Madonnas and Magdalens. The Origins and Development of Victorian Sexual Attitudes, ... By 1853 she was establishing herself as a feminine archetype almost equal to the Madonna, almost equally motherly, pure and inspirational. From representing the antithesis of the Victorians’ purity ideal the magdalen was fast becoming an essential constituant of it after the years as taboo she was quickly becoming totem25. 26 Voir Anna Jameson, Legends of the Madonna, London Longman, Green, 1867, xlviii. 27 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 110. 28 Ibidem, 134. 29 Ibid., 137. 19Le personnage de Ruth est un parfait exemple de cette idéalisation puisqu’elle incarne en réalité un syncrétisme des deux Marie, Marie-Madeleine et la Vierge Marie. Cette dernière n’est jamais mentionnée explicitement dans le roman, mais il y est plusieurs fois fait référence de façon implicite. Le prénom de l’héroïne renvoie à un des personnages bibliques de l’Ancien Testament qui, selon Anna Jameson26, était considéré, dans la typologie victorienne, comme un des types de la Vierge parce qu’elle avait donné naissance à Obed, le grand-père de David. Par ailleurs, le Révérend Benson utilise le terme d’avent27 pour désigner la future naissance de Leonard et, par la suite, le narrateur cite le vers 39 de On the Morning of Christ’s Nativity » lorsqu’il décrit cette naissance28 ; enfin, Leonard est décrit comme “her mysterious holy child”29. Le fait de comparer ainsi Leonard au Christ suggère nécessairement une comparaison implicite entre Ruth et la Vierge. 30 Ce chiffre symbolique apparaît plusieurs fois dans le récit Benson – qui, au début du récit, est ... 31 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 233. 20Gaskell ne se contente pas de faire de son héroïne pécheresse une figure mariale purifiée par la naissance de son enfant, Ruth ne cesse de progresser sur la voie de la Rédemption jusqu’à devenir non plus une simple pécheresse repentie mais une figure christique. Pure et naïve au début du roman, il lui fallait faire l’expérience du péché afin d’accéder à une forme d’innocence supérieure à cette innocence prélapsarienne. C’est à ce moment du récit qu’il lui faut de nouveau affronter la tentation en retrouvant son séducteur. Les moments et les lieux où se déroulent ces retrouvailles sont très symboliques. Lorsqu’elle retourne à l’église pour la première fois après l’avoir revu, c’est un 25 septembre, date à laquelle on lit, pour la troisième fois de l’année30, le vingt-sixième chapitre de l’Évangile selon saint Matthieu. Après avoir enduré une souffrance insoutenable, Ruth trouve finalement la paix en voyant une gargouille dont les traits expriment à la fois une souffrance infinie et une foi absolue “And when they prayed again, Ruth’s tongue was unloosened, and she could also pray, in His name who underwent the agony in the garden”31. 32 Ibidem, 243. 21Les chapitres 23 et 24 sont structurés autour de la parabole des deux maisons, construites sur le sable et le roc. Dans le premier de ces chapitres, lorsque Ruth revoit Bellingham pour la première fois, le sable semble se dérober sous ses pieds ; le soir venu, lorsqu’elle prie Dieu de la délivrer de la tentation, elle cite le passage des Psaumes qui compare Dieu à un roc Ps et, dans le chapitre suivant, lorsqu’elle retrouve Bellingham, la rencontre a lieu sur le sable, à quelque distance des rochers. La parabole des deux maisons se trouve à la fois dans l’Évangile selon saint Matthieu Mt et dans l’Évangile selon saint Luc Lc Dans l’Évangile selon saint Matthieu, la maison bâtie sur le sable est détruite par un orage, or, un violent orage a lieu lors de la nuit qui suit les premières retrouvailles de Ruth et Bellingham, mais la maison de Ruth est bâtie sur le roc et non sur le sable et cet orage ne l’anéantira donc pas. Forte de sa foi en un Dieu qu’elle perçoit comme son roc et sa forteresse, Ruth choisira d’affronter son séducteur sur la plage où elle l’a revu pour la première fois. Cette fois, le sable est dur32 et ne se dérobe plus sous ses pieds et elle parviendra à trouver refuge auprès des rochers qui ne lui semblent, désormais, plus hors d’atteinte. 33 Des quatre Évangiles, c’est celui auquel Elizabeth Gaskell fait le plus souvent référence dans Rut ... 22Dans l’Évangile selon saint Luc33, ce n’est pas un orage mais un torrent en crue qui détruit la maison bâtie sur le sable. Cette image peut sembler moins appropriée dans le passage qui nous intéresse, néanmoins l’image du torrent est bien présente dans le roman ; en effet, dans le chapitre 8, lorsqu’elle comprend que Bellingham l’a abandonnée, Ruth envisage de se jeter dans un torrent. Elle y puisera finalement de l’eau pour apaiser les souffrances de Benson, tombé alors qu’il tentait de la suivre pour la réconforter, mais le fait qu’elle ait songé à se noyer montre que les fondations sur lesquelles repose sa foi ne sont pas encore assez solides pour qu’elle puisse, seule, préserver sa vie et son âme. Benson, qui l’a auparavant aidée à rejoindre la rive quand elle semblait prisonnière des eaux, sera le guide spirituel qui l’aidera à affermir sa foi et bâtir sa nouvelle maison sur le roc et non plus le sable. 23L’utilisation de la parabole des deux maisons n’a en soi rien de déstabilisant ou provocateur mais Gaskell souligne ainsi implicitement la supériorité de la foi sur les conventions sociales puisque Ruth trouve refuge auprès des rochers après avoir refusé d’épouser son séducteur. Bellingham décrit ce mariage comme un moyen légitime et sacré d’obtenir de grands avantages pour son fils et pour elle-même mais son discours ne fait que révéler l’usage pervers qui peut être fait du terme sacré et l’hypocrisie d’une société qui serait sans doute prête à accepter Ruth en son sein si elle épousait son riche et puissant séducteur sans tenir compte de ses valeurs morales, alors qu’elle sera rejetée quelque temps après, une fois sa faute découverte. Il ne fait aucun doute que Gaskell approuve le choix de son héroïne et c’est après avoir ainsi prouvé que sa maison était bâtie sur le roc que Ruth accèdera au statut de figure christique dans le roman. 24 Après avoir connu, comme le Christ, l’agonie de la tentation, Ruth commencera son chemin de croix, victime des persécutions des Pharisiens d’Eccleston, et en particulier de Bradshaw qui incarne l’inflexibilité de la loi mosaïque. Certains critiques littéraires ont reproché à Gaskell de faire mourir son héroïne à la fin du roman et de lui infliger ainsi le châtiment habituel des pécheresses repenties dans les romans victoriens, dont le destin se résume le plus souvent à un exil ou une mort pieuse et pathétique. Cependant, la romancière ne semble pas envisager la mort de Ruth comme une punition pour son péché de jeunesse mais plutôt comme un aboutissement. Lorsqu’elle veille sur les victimes de l’épidémie à laquelle elle finira elle-même par succomber, elle ne se contente pas d’apaiser leurs souffrances physiques mais semble également avoir le pouvoir de guérir leur âme 34 Ibid., 321. She did not talk much about religion; but those who noticed her knew that it was the unseen banner which she was following. The low-breathed sentences which she spoke into the ear of the sufferer and the dying carried them upwards to God34. 25En outre, la romancière prend explicitement la défense de son héroïne par l’intermédiaire d’un de ses personnages 35 Ibid., 351. “Such a one as her has never been a great sinner; nor does she do her work as a penance, but for the love of God, and of the blessed Jesus. She will be in the light of God’s countenance when you and I will be standing afar off. I tell you, man, when my poor wench died, as no one would come near, her head lay at that hour on this woman’s sweet breast. I could fell you […] for calling that woman a great sinner. The blessing of them who were ready to perish is upon her”35. 26Dans Victorian Types, Victorian Shadows, George P. Landow cite un passage des sermons de Henry Melville qui compare le rocher frappé par Moïse au Christ, qui ne pouvait devenir le Sauveur des hommes qu’après avoir été frappé par la Loi et cette interprétation typologique nous permet d’envisager les souffrances de Ruth et sa mort comme un sacrifice christique et non comme un châtiment. En effet, c’est après avoir subi le courroux de Mr. Bradshaw – incarnation de la Loi – que Ruth commence à étendre son influence bénéfique à l’ensemble de la communauté et non plus seulement au cercle restreint qu’elle fréquentait auparavant. Lors de son enterrement, le Révérend Benson lit un passage de l’Apocalypse qui reprend cette image de la fontaine d’eau, ainsi que celle des larmes versées par les pécheurs “For the Lamb which is in the midst of the throne shall feed them, and shall lead them unto living fountains of waters, and God shall wipe away all tears from their eyes.”Et lorsque Mr. Bradshaw rencontre Leonard sur la tombe de Ruth, il ne peut retenir ses propres larmes ; le Pharisien devient alors pécheur repenti et se rend chez les Benson avec qui il s’était brouillé lorsqu’il avait appris que Ruth n’était pas une veuve respectable mais une femme déchue. Le poème en exergue annonçait les larmes de Ruth et le roman se conclut sur les larmes de Bradshaw, converti par la mort de la jeune femme à la Charité chrétienne. Nous assistons donc ainsi à un parfait retournement de situation au cours du roman, Ruth, qui est souvent associée au monde pastoral – et donc, dans une certaine mesure, au Paradis terrestre – a, comme Ève, connu la Chute, devenant ainsi Marie-Madeleine avant de se transformer en Marie, la nouvelle Ève et, finalement en Christ, le Rédempteur qui a sacrifié sa vie pour sauver les hommes du péché originel, tandis que Bradshaw, qui se croyait le gardien des valeurs chrétiennes et voulait chasser la pécheresse de la communauté des Élus, sera, par ses larmes associé à la figure de Marie-Madeleine, symbole des pécheurs repentis. 36 Voir Ruth Watt, Gender, Power and the Unitarians in England, 1760-1860, London and New York Longm ... 27Fascinés par la typologie biblique, les Victoriens ne se contentaient pas d’accepter le principe de réécriture des textes sacrés au sein de la Bible elle-même, ils appliquaient sans hésiter les symboles typologiques à la littérature profane ; on pourrait ainsi dire que l’œuvre d’auteurs comme Elizabeth Gaskell visait à concilier écriture et Écritures puisque celles-ci sont très présentes dans son œuvre, que ce soit sous la forme de citations, d’allusions implicites, d’influence stylistique ou de réécriture. L’utilisation que fait la romancière des textes bibliques pouvait ne pas toujours sembler très orthodoxe à ses contemporains mais cela s’explique sans doute par son éducation unitarienne. En effet, ces derniers ne croyaient pas à la valeur littérale des textes bibliques et on peut imaginer que le fait de s’intéresser essentiellement à la valeur symbolique de ces textes permettait à Gaskell de se sentir plus libre dans la façon dont elle choisissait d’utiliser ces symboles pour transmettre sa vision du christianisme à ses lecteurs. En outre, comme leur nom l’indique, les unitariens ne croyaient pas en la Trinité ; pour eux, le Christ était un homme, de sorte qu’il leur était plus facile d’envisager que des êtres humains – ou des personnages de fiction – puissent s’efforcer d’imiter la perfection christique et, comme ils ne croyaient pas davantage au péché originel36, ils ne considéraient pas les femmes comme plus coupables ou plus faibles que les hommes, ce qui explique sans doute que Gaskell n’ait pas hésité à faire de plusieurs de ses personnages féminins des figures christiques. Top of page Bibliography ANONYME, “The Hard Church Novel” The National Review, vol. III, July and October 1856, 127-46. ANONYME, “Religious Stories”, Frazer’s Magazine vol. XXXIII, August 1846, 150-66. ANONYME, “Low Church Novels and Tendencies”, The Christian Remembrancer, vol. VI, July-December 1843, 518-38. BUNYAN John, The Pilgrim’s Progress, Oxford The World’s Classics OUP, 1998. CARLYLE Thomas, On Heroes, Hero-Worship and the Heroic in History, Lincoln/London University of Nebraska Press, 1966. CHAPMAN Edward Mortimer, English Literature and Religion, 1800-1900, London Constable, 1910. CUNNINGHAM Valentine, Everywhere Spoken Against Dissent in the Victorian Novel, Oxford OUP, 1975. ELIOT George, Selected Essays, Poems and Other Writings, Harmondsworth Penguin Classics, 1990. GASKELL Elizabeth, A Dark Night’s Work and Other Stories, Oxford The World’s Classics OUP, My Lady Ludlow and Other Stories, Oxford The World’s Classics, North and South, Harmondsworth Penguin Classics, Ruth, Harmondsworth Penguin Classics, 1997. -, The Letters of Mrs Gaskell, Manchester Mandolin, The Life of Charlotte Brontë, London Everyman, 1997. GASKELL William, Strong Points of Unitarian Christianity, London British and Foreign Unitarian Association, 1873. JAMESON Anna, Legends of the Madonna, London Longman, Green, 1867. LANDOW George P., Victorian Types, Victorian Shadows. 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III, July and October 1856, 131. 3 Voir par exemple, Coelebs in Search of a Wife 1808 de Hannah More ou The Velvet Cushion 1814 du Révérend J. W. Cunningham. 4 Aussi, l’auteur de “Religious Stories” souligne-t-il le rôle prépondérant joué par les femmes dans le développement de ce nouveau genre littéraire, ce dont il semble d’ailleurs se féliciter “For ladies who are disposed to mingle in religious controversy the story-book seems a very appropriate medium; and of the literature which we are now surveying, a large portion–we may add, the best portion–has been contributed by female writers” “Religious Stories”, Frazer’s Magazine vol. XXXIII, August 1846, 151. Dans son article intitulé “Silly Novels by Lady Novelists”, George Eliot note également l’abondance de fiction religieuse due à une plume feminine, mais elle n’est, en revanche, guère convaincue du talent de ces prédicateurs en jupons “The most pitiable of all silly novels by lady novelists are what we may call the oracular species–novels intended to expound the writer’s religious, philosophical, or moral theories. . . . as a general rule, the ability of a lady novelist to describe actual life and her fellow-men is in inverse proportion to her confident eloquence about God and the other world, and that means by which she chooses to conduct you to true ideas of the invisible is a totally false picture of the visible”, George Eliot, “Silly Novels by Lady Novelists”, inSelected Essays, Poems and Other Writings, Harmondsworth Penguin Classics, 1990, 148-149. 5 On leur reprochait souvent de ne pas être de véritables chrétiens, comme le souligne William Gaskell dans “Strong Points of Unitarian Christianity”, “in one respect at least we resemble the first disciples–weare a sect everywhere spoken against’.” Il reprend ici les propos de Joseph Priestley qui faisait allusion à l’intolérance dont étaient victimes les premiers chrétiens Actes 6 Voir, par exemple, l’article “Low-Church Novels and Tendencies”, dont l’auteur constate la médiocrité de la plupart des romans religieux évangéliques et tractariens “Its faults of structure, the one-sidedness of the arguments, and their very unreal character, as details of what never was, or could be conceivably, said in the defence or attack of certain theological views–the undramatic and slender texture of the plot, are venial faults, in which perhpas it is hardly worse than many similar fictions on the other side of the dispute” “Low Church Novels and Tendencies”, The Christian Remembrancer, vol. VI, July-December 1843, 521-522. Non content de considérer ces imperfections littéraires comme de simples peccadilles, il va même jusqu’à voir en elles un gage de la valeur spirituelle de ces œuvres car, à ses yeux, leur influence morale est inversement proportionnelle à l’intérêt que les personnages et l’intrigue peuvent susciter chez leurs lecteurs. Si on pouvait être tenté d’attribuer la sévérité du jugement que George Eliot porte sur ces romans à son apostasie, l’attitude de l’auteur de “Low-Church Novels and Tendencies” – dont les convictions religieuses ne font aucun doute – confirme donc le bien-fondé des critiques de la romancière. 7 On trouve deux références à ce texte, publié dans le Sunday Penny School Magazine en 1852, dans la correspondance de Gaskell “Bessy’s troubles’ rather good for nothing”,Elizabeth Gaskell, The Letters of Mrs Gaskell, Manchester Mandolin, 1997, 365. “The children who like Bessy’s Troubles are great geese, & no judges at all, which children generally are, for it is complete rubbish I am sorry to say”, ibidem, 854. 8 Voir par exemple sa conférence sur le héros en tant qu’homme de lettre “the Hero as Man of Letters will be found discharging a function for us which is ever honourable, ever the highest . . . Intrinsically it is the same function which the old generations named a man Prophet, Priest, Divinity for doing” Thomas Carlyle, On Heroes, Hero-Worship and the Heroic in History, Lincoln/London University of Nebraska Press, 1966, 155-156. 9 Voir son autobiographie “The writer of stories must please or he will be nothing. And he must teach whether he wishes to teach or no. How shall he teach lessons of virtue and at the same time make himself a delight to his readers? That sermons are not in themselves often thought to be agreeable we all know. Nor are disquisitions on moral philosophy supposed to be pleasant light reading for our idle hours. But the novelist, if he have a conscience, must preach his sermons with the same purpose as the clergyman, and must have his own system of ethics” Anthony Trollope, An Autobiography, Harmondsworth Penguin Classics, 1996, 143. 10 Elizabeth Gaskell ne fait que peu de références à son propre travail de romancière dans sa correspondance mais il semble cohérent d’appliquer certains de ses commentaires sur la vocation de Charlotte Brontë à son propre cas “a woman’s principal work in life is hardly left to her own choice; nor can she drop the domestic charges devolving on her as an individual, for the exercise of the most splendid talents that were ever bestowed. And yet she must not shrink from the extra responsibility implied by the very fact of her possessing such talents. She must not hide her gift in a napkin; it was meant for the use and service of others. In an humble and faithful spirit must she labour to do what is not impossible, or God would not have set her to do it” Elizabeth Gaskell, The Life of Charlotte Brontë, London Everyman, 1997, 257-258. 11 Voir, par exemple, le passage qui concerne la mort des parents de Ruth “God in His mercy knew the sure baulm, and sent the Beautiful Messenger to take the weary one home” Elizabeth Gaskell, Ruth, Harmondsworth Penguin Classics, 1997, 34. 12 John Bunyan, The Pilgrim’s Progress, Oxford The World’s Classics OUP, 1998, 134. 13 “The poor old labourer prayed long and earnestly that night for Ruth. He called it wrestling for her soul’; and I think that his prayers were heard, for God judgeth not as man judgeth’” Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit,45. Ses prières peuvent sembler inefficaces aux yeux des hommes puisque, quelques heures plus tard, Ruth sera séduite par Bellingham, mais le roman est consacré à sa rédemption et le salut de son âme ne fait aucun doute dans les dernières pages, de sorte qu’on peut affirmer, sans hésitation, que les prières de Thomas ont bien été entendues. 14 Elizabeth Gaskell, ADark Night’s Work and Other Stories, Oxford The World’s Classics OUP, 1992, 188. 15 Elizabeth Gaskell, North and South, Harmondsworth Penguin Classics, 1986, 291. 16 Voir Michael Wheeler, “Elizabeth Gaskell and Unitarianism”, Durham University Journal 68, 37, June 1976. 17 Elizabeth Gaskell, North and South, op. cit., 202. 18 Elizabeth Gaskell, My Lady Ludlow and Other Stories, Oxford The World’s Classics, 1989, 30. 19 Ainsi, elle ne rejette pas seulement la parabole du riche et de Lazare mais également les passages qui décrivent l’attitude du Christ lorsqu’il renie ses liens de parenté avec sa mère et ses frères Mt ; Mc ; Lc “That text always jarred against me, that who is my mother and my brethren’“ Elizabeth Gaskell, The Letters of Mrs Gaskell, op. cit., 319. 20 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 169. 21 Michael Wheeler, “Elizabeth Gaskell and Unitarianism”, op. cit., 157. 22 “Ruth’s heart was smitten, and she sank down, and down, till she was kneeling on the floor of the pew, and speaking to god in th spirit if not in the words of the Prodigal Son” Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 129. 23 “I have been thinking of evry holy word, every promise to the penitent – of the tenderness which led the Magdalena right” ibidem, 100. “Now I wish God would give me the power to speak out convincingly what I believe to be His truth, that not every woman who has fallen is depraved; that many–how many the Great Judgement Day will reveal to those who have shaken off the poor, sore, penitent hearts on earth–many, many crave and hunger after a chance of virtue–the help which no man gives to them–that gentle, tender help which Jesus gave once to Mary Magadalen” ibid., 288. 24 “The errors of my youth may be washed away by my tears–it was once so when the gentle, blessed Christ was on earth” ibid., 288. 25 Eric Trudgill, Madonnas and Magdalens. The Origins and Development of Victorian Sexual Attitudes, London Heinemann, 1976, 289. 26 Voir Anna Jameson, Legends of the Madonna, London Longman, Green, 1867, xlviii. 27 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 110. 28 Ibidem, 134. 29 Ibid., 137. 30 Ce chiffre symbolique apparaît plusieurs fois dans le récit Benson – qui, au début du récit, est également associé à la figure christique – loge pour la troisième fois chez Mrs. Hugues lorsqu’il rencontre Ruth et il veille sur cette dernière pendant trois jours avant l’arrivée de sa sœur. Ruth travaille chez Bradshaw pendant trois ans avant que ce dernier ne découvre sa faute et la chasse. Enfin, l’héroïne meurt au troisième jour de sa maladie et Mr. Donne alias Bellingham se rend à son chevet trois jours après sa mort. 31 Elizabeth Gaskell, Ruth, op. cit., 233. 32 Ibidem, 243. 33 Des quatre Évangiles, c’est celui auquel Elizabeth Gaskell fait le plus souvent référence dans Ruth. 34 Ibid., 321. 35 Ibid., 351. 36 Voir Ruth Watt, Gender, Power and the Unitarians in England, 1760-1860, London and New York Longman, of page References Bibliographical reference Benjamine Toussaint-Thiriet, “Car la Lettre tue mais l’Esprit vivifie une relecture des textes bibliques selon Elizabeth Gaskell”, Revue LISA/LISA e-journal, Vol. V - n°4 2007, 154-169. Electronic reference Benjamine Toussaint-Thiriet, “Car la Lettre tue mais l’Esprit vivifie une relecture des textes bibliques selon Elizabeth Gaskell”, Revue LISA/LISA e-journal [Online], Vol. V - n°4 2007, Online since 08 October 2009, connection on 27 August 2022. URL DOI of page citation1. Car la lettre tue mais l' esprit vivifie. Epîtres de saint Paul, aux Corinthiens, IIe, III, 6 de. La Bible. Références de La Bible - Biographie de La Bible. Plus sur cette citation >> Citation de La Bible (n° 135439) - Ajouter à mon carnet de citations. Or nous avons une telle confiance par le Christ envers Dieu 5 non que nous soyons capables par nous-mêmes de penser quelque chose comme de nous-mêmes mais notre capacité vient de Dieu 6 qui nous a rendus propres aussi pour être des ministres de la nouvelle allianceEn zulk een vertrouwen hebben wij door Christus tot Niet dat wij bekwaam zijn van onszelve iets te denken als van onszelve maar onze bekwaamheid is uit God; 6 die ons ook bekwaam gemaakt heeft om het ambt des nieuwen verbonds te bedienen nietAide à l'absorption d'autres substances à travers les membranes cellulairesinduit la lubrification naturelle vivifie l'esprit améliore l'humeur et détend un anxiété en proie rempli de tension du système de absorptie van andere stoffen via celmembranennatuurlijke smering induceert stimuleert de geest verbetert de stemming en een spanning-gevulde angst geteisterde zenuwstelsel saint saint est le Lord dans la gloire de Dieu le Pèrepour à Lui il est se rencontrent pour donner la gloire l'honneur et l'adoration avec l'esprit vivifiant éternel maintenant et toujours et pour is heilig heilige de Heer in de glorie van God de Vadervoor aan hem het ontmoeting om glorie eer en eredienst met de eeuwige leven geven geest nu en altijd te geven en voor ooit is. qui a donné l'impulsion au lancement du Plan à Ridván 1993 a imprégné cette période d'effort concentré rendant notre communauté mondiale plus ferme plus résistante plus mûre et plus confiante qu'auparavant. die de prikkel gaf tot het lanceren van het Plan met Ridván 1993 doordrong deze periode van intense inspanning en maakte onze wereldgemeenschap hechter veerkrachtiger volwassener en zelfverzekerder dan is degene door wie wij deelnemen aan zijn Geest en de Geest maakt het hele lichaam levend maakt het één en beweegt vieille nature est morte aux choses de l'esprit et elle ne peut pas se vivifier oude natuur is dood voor de dingen van de Geesten kan zichzelf niet doen ardente du gingembre les vertus régulatrices de la menthe et le pouvoir rafraîchissant du citron vert ainsi queDe vurige intensiteit van gember de regulerende deugden van munt en de verfrissende kracht van limoen creëren samenmet de vitaliserende groene thee een synergetische combinatie die lichaam geest en ziel in beweging zetten!Le germe de la vérité théorique est inerte et les concepts moraux les plus élevés sont sans effetà moins que et jusqu'à ce que l'Esprit divin ne souffle sur les formes de vérité et ne vivifie les formules de la zaad van theoretische waarheid is dood en de hoogste moreleideeën blijven zonder uitwerking tenzij en totdat de goddelijke Geest zijn adem laat gaan over de vormen van waarheid en de formules van rechtvaardigheid levend fur et à mesure que l'Esprit de Dieu continue à déployer de plus en plus ses plans dans sa Parole il vivifie ainsi même nos corps mortelsRomains 8 11 afin qu'ils soient capables de le servir mais au temps fixé nous recevrons de nouveaux corps spirituels célestes adaptés sous tous les rapports à l'esprit nouveau et de Geest van God door het Woord meer en meer Gods plannen ontplooit worden ook onze sterfelijke lichamen levendRom. VIII 11 en bekwaam tot Zijnen dienst; doch ter bestemder tijd zullen wij nieuwe lichamen hebben- geestelijke hemelsche lichamen in alle opzichten geschikt voor den goddelijken à l'absorption d'autres substances à travers les membranes cellulaires et détend un anxiété en proie rempli de tension du système de absorptie van andere stoffen door celmembranen induceert natuurlijke smeringversterkt de geest verbetert de stemming en ontspant een spanning gevuld angst-bereden Parole transmise à l'humanité devient tradition mais c'est l'Esprit qui vivifie l'une et l'autre de génération en génération rendant actuelle cette parole de Jésus Je suis venu pour qu'elles aient la vie» il parle de ses brebis et l'aient en abondance»Jn 10 10.Het woord overgebracht aan de mensheid wordt traditie maar het is de geest die beide tot leven wekt van generatie op generatie zodat de volgende woorden van Jezus actueel worden"Ik ben gekomen om hun het leven te geven" vertelt hij over zijn schapen"in al zijn volheid"Joh 1010.De Geest is het Die levend maakt; het vlees is niet nut. De woorden die Ik tot u spreek zijn geest en zijn dans le lieu haut et Saint et avec celui qui a[le cœur] briséIk woon in de hoogte en in het heilige en bij dien die van een verbrijzelden enLa capitale artistique» de Ubud est le lieu idéal pour assister à une performance de danse traditionnelle acheter un batik visiter l'atelier d'un argentier ou vivifier votre corps et votre esprit avec un cours de hoofdstad' Ubud is de perfecte plek om een culturele dansvoorstelling te zien een workshop batik of zilversmeden te volgen of je lichaam en geest te verkwikken tijdens een pourquoi il est écrit Le premier homme AdamAlzo is er ook geschreven De eerste mens Adam isgeworden tot een levende ziel; de laatste Adam tot een levendmakenden pourquoi il est ecrit Le premier homme AdamAlzo is er ook geschreven De eerste mens Adam isgeworden tot een levende ziel; de laatste Adam tot een levendmakenden plus profonde sagesse exprimée par les plus sages des hommes les plus hautes connaissances acquises par les plus savants d'entre eux les arts produits par les mains les plus habilesl'influence exercée par les plus puissants des monarques ne sont que des manifestations du pouvoir vivifiant libéré par son esprit transcendant omnipénétrant et diepste wijsheid welke de wijzen hebben geuit de hoogste geleerdheid die enig verstand ontvouwde de kunstwerken welke de bekwaamste handen hebben gewrocht de invloed door demachtigste heerser uitgeoefend zijn slechts manifestaties van de bezielende kracht vrijgekomen door Zijn alles overtreffende Zijn aldoordringende en luisterrijke faut avoir un regard clair etapaisé dans la vérité vivifié par la miséricorde divine capable de libérer les esprits et de renouveler en chacun sa disponibilité pour l'annonce de l'Evangile aux hommes de tous les peuples et de toutes les is een rustige heldere en waarheidsgetrouwe kijk op dedingen een kijk die verlevendigd wordt door goddelijke genade en die in staat is om de geesten van de mensen te bevrijden en om in iedereen een hernieuwde bereidheid te wekken juist met het oog op de verkondiging van het Evangelie aan de mensen van ieder volk en iedere natie.
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{"product_id""la-clef-des-ecritures","title""La clef des écritures","description""\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003e\u003cspan\u003eTraité contre les juifs et les gentils qui rejettent, pour des motifs opposés mais en raison d’une même lecture charnelle, l’admirable harmonie de l’Ancien et du Nouveau Testament, de la lettre et de l’esprit, l’Ancien étant la prophétie du Nouveau et le Nouveau la réalisation de l’Ancien, et ce par une méconnaissance du Christ, l’unique clef des Saintes Écritures, qui seul donne la parfaite intelligence de l’histoire du salut de l’humanité.\u003c\/span\u003e\u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003e \u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003eDans l’antiquité, ils s’appelaient Marcion, Celse, Manès, Fauste… De nos jours, ils se nomment Soral, Timmerman, Guyénot,\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003eHindi, Soler, Römer, Finkelstein… Tous, pour diverses raisons, sont des détracteurs de l’Ancien Testament et rejettent son origine divine. La lecture partiale, grossière et charnelle qu’ils en font, même quand c’est pour la condamner, correspond en fait à la lecture pharisaïque codifiée par les talmudistes et assumée de manière mythique par les sionistes. \u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003eMalgré la différence de leurs principes,\u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003e\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003e\u003c\/em\u003ele sophisme philosophique et la superstition juive aboutissent aux mêmes conséquences la négation de l’unité du plan divin. Les juifs soutiennent que le Christ n’a pas pu être annoncé par les prophètes de l’Ancienne Alliance au prétexte que l’Évangile qu’il a prêché contredisait leur Loi qui les obligeait de se séparer des non juifs. Et les hérétiques, eux, soutiennent que l’Évangile, la Bonne Nouvelle du salut pour tous les peuples sans distinction, ne peut avoir aucun rapport avec l’Ancienne Alliance puisqu’il a justement aboli le mur de séparation qu’était la loi juive.\u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003eL’Église catholique récuse ces interprétations erronées, qu’elles soient judaïques ou hérétiques. Pour les Pères, ces \u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003eennemis des saintes Lettres montrent une égale ignorance de l’un et de l’autre Testament\u003c\/em\u003e. » Car le mosaïsme bien compris, mais non sa trahison talmudique, n’a été que la préparation du christianisme. Tertullien, Origène, saint Irénée, saint Hilaire, saint Augustin et bien d’autres ont\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003edémontré contre les hérétiques la divinité de la loi mosaïque, et contre les juifs son abrogation ou son accomplissement.\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003eLà où les hérétiques imaginent une antithèse, il y a harmonie parfaite ; et là où les juifs rêvent d’un Messie à venir, ou plutôt de sa caricature tribale, il y a l’œuvre universelle et spirituelle du Christ, déjà réalisée comme annoncée par les prophéties.\u003c\/p\u003e\n\u003cp style=\"font-weight 400;\" data-mce-fragment=\"1\" data-mce-style=\"font-weight 400;\"\u003ePour comprendre les Saintes Écritures, il faut donc dépasser l’intelligence de la lettre et en saisir l’esprit. \u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003eL’Écriture sainte,\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003e\u003c\/em\u003edit saint Grégoire le Grand\u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003e, par la manière même dont elle s’exprime, dépasse toutes les sciences ; car, dans un seul et même discours, tout en racontant un fait, elle livre un mystère.\u003c\/em\u003e » Adam, Abel, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Juda, Joseph, Moïse, la sortie d’Égypte, l’Alliance du Sinaï avec ses sacrifices et ses fêtes, Josué, David, Salomon, avec le temple et son grand prêtre, l’endurcissement même de Juda et la ruine de la nation-religion israélite, tout cela forme un seul et même grand mystère que ce Traité va dévoiler, pour la confusion des uns et l’instruction des autres. Les paroles de Dieu sont en effet\u003cspan data-mce-fragment=\"1\"\u003e \u003c\/span\u003e\u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003e“ esprit et vie\u003c\/em\u003e” Jn 6, 53. Or, “\u003cem data-mce-fragment=\"1\"\u003ela lettre tue mais l’esprit vivifie\u003c\/em\u003e” II Cor 3, 6.\u003c\/p\u003e","brand""Saint Agobard","offers"[{"title""Default Title","offer_id"42509884653822,"sku""","price" CULTURE ET PATRIMOINE","version""

TV2VIEn’est pas la vitrine d’une religion ou d’une quelconque dénomination. Dieu n’a pas créé les religions et encore moins cette profusion de dénominations chrétiennes qui plongent les gens dans la confusion pour les égarer. TV2VIE n’a pas vocation à faire la promotion d’une église locale et de son pasteur pour leur recruter des fidèles.

De l’interprétation. “Le gouvernement dépose des projets de loi, le Parlement les vote, les juridictions les appliquent, les professeurs de droit commentent lois et décisions de justice. Quant aux étudiants, ils apprennent ce circuit, qui devient l’ordre naturel des choses. Chacun a son rôle, çà tient ; çà paraît logique et finalement, démocratique, puisque le tout est régulièrement sanctionné par le citoyen-électeur. Et puis un jour, court-circuit ! Un mot interprétation, un verbe interpréter fait tout disjoncter, voilà le mot, le verbe, destructeur. Si pour appliquer la loi, il faut l’interpréter, cela implique que la loi ne parle pas d’elle-même, qu’elle n’est pas claire, qu’elle contient plusieurs sens donc aucun en particulier ; bref que la loi votée n’est pas une loi finie, que sa densité normative, c’est-à-dire ses effets de droit, dépend davantage de l’interprétation juridictionnelle que de l’énoncé législatif. Le courant normatif » de va plus de haut en bas – gouvernement, parlement, juridiction – mais remonte ou part dans toutes les directions” D. Rousseau, Interpréter ? J’entends déjà les commentaires in Interpréter et traduire, ss. dir. Sueur, Bruylant, 2007, Serait-ce que le droit est en vérité tordu ? Définition de l’interprétation. Interpréter, c’est attribuer un sens déterminé à un signe linguistique. Le Dictionnaire historique de la langue française ne dit pas autre chose interprétation » est emprunté au latin classique interpretatio explication », traduction », action de démêler ». Son évolution est analogue à celle du verbe action de donner une signification » d’abord à des songes, puis à des actes, des paroles, etc. 1440-1475, ensuite action d’expliquer quelque chose dont le sens est obscur 1487. Pour le dire autrement, c’est une opération par laquelle une signification est attribuée à quelque chose. Les juristes donnent à ce vocable la même signification. C’est une opération qui consiste pour l’auteur de l’acte ou un interprète étranger interprétation doctrinale, interprétation judiciaire, interprétation ministérielle de la loi à discerner le sens véritable d’un texte obscur Vocabulaire juridique. Fondamentalité de l’interprétation. L’interprétation des normes juridiques participe de la théorie générale du droit. Théorie générale ? gros mots penseront quelques étudiants impatients de pratiquer le droit ! Pourtant, le juriste, qu’il soit apprenti ou passé maître, fait de la théorie générale. Monsieur Jourdain faisait bien de la prose sans le savoir ! Jugez-en. Pour dire le droit, le juriste recense les normes et les intérêts en cause, les articule, résorbe d’éventuelles contradictions, délimite leur domaine d’application, les hiérarchise, pratique diverses institutions et instruments juridiques, rapproche les faits et le droit, pèse tenants et aboutissants, les intègre dans le système juridique, économique, politique et social. Tour à tour, il raisonne conformément aux méthodes les mieux éprouvées ; il est curieux de la linguistique juridique ; il interroge l’esprit des textes ; il suit les principes d’interprétation de la loi v. Bergel, Théorie générale du droit, n° 9. Et il ne saurait valablement procéder autrement, car le Droit est un système organisé de valeurs, de principes, d’instruments techniques…qu’expriment des règles précises dont on ne peut négliger ni les fondements, ni les manifestations concrètes ou formelles ». Pour le dire autrement, le Droit est un ensemble d’éléments en interaction, constituant une totalité et manifestant une certaine organisation. Le système est cohérent parce qu’il s’articule de manière logique. On pourrait ramasser cela de la façon suivante Dis-moi quel est ton Droit, je te dirai qui tu es ! C’est que l’analyse du Droit en tant que système peut se résumer dans l’affirmation simple mais fondamentale qu’en Droit, tout se tient ibid., n° 8…plus ou moins bien ! C’est que le droit qu’il nous faut pratiquer est devenu de plus en plus bavard. Les maux du langage le blessent un peu plus chaque jour. Théoriciens et praticiens pestent. Ceci étant dit, la crise de la loi n’est pas nouvelle. La loi subit une dépréciation par rapport à son modèle de référence, la codification napoléonienne, depuis les années 1880. Elle est considérée, d’une part, comme insuffisante tant dans son contenu que dans son mode de formation loi incomplète vieillissement, lacunes ; loi supplantée comme source de droit ; législateur introuvable ; d’autre part, elle apparaît excessive, car elle est dévaluée par l’inflation législative Excès de la loi d’origine parlementaire ; lois bureaucratiques Bécane, M. Couderc, Hérin, La loi, p. 54. Le juriste ne saurait donc être un automate, condamné à l’application servile d’une réglementation tous azimuts et tatillonne, menacée d’obsolescence alors que l’encre de la loi est à peine sèche, ni un apprenti-sorcier déchaînant des conséquences désordonnées et imprévues pour avoir ignoré la dépendance et l’insertion de la règle de droit dans son contexte ibid., n° 1. L’interprétation est une clé essentielle de la connaissance du droit. Nécessité de l’interprétation. C’est certainement l’office du juge jurisdictio. La loi lui interdit du reste de prendre le prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi pour refuser de dire le droit. Il y aurait là déni de justice. Mais, entendons-nous bien. C’est encore le travail attendu de tout juriste. Car, voyez-vous, et contrairement à l’idée qu’on s’en fait sur les bancs de la faculté, le procès n’est qu’un accident de la vie juridique Cornu. Fort heureusement, il faut constater que la majorité des dispositions légales et réglementaires se suffisent à elles-mêmes dans un très grand nombre de cas. S’il s’avérait que l’acte considéré était clair, l’interprétation devrait cesser interpretation cessat in claris v. Ch. Perelman, L’interprétation juridique in L’interprétation dans le droit, APD, t. XVII, Sirey, 1972, p. 29, spéc. pp. 30 et s. ? En vérité, la théorie de l’acte clair pâlit à mesure qu’on la pratique ! Un texte peut-être clair mais vieilli ; clair mais dépassé ; clair mais contradictoire avec d’autres textes ; clair mais inadapté ; clair mais contraire à des considérations plus impérieuses Pascale Deumier, Introduction générale au droit, n° 110. Last but not least clair mais absurde. Claris cessat in absurditas ! Cela valait bien un adage formulé en latin écrit justement le professeur Deumier RTD civ. Il faut bien garder à l’esprit que chaque fois que le sens clair d’un texte contredit la finalité de l’institution qu’il est censé servir, ou heurte l’équité, ou conduit à des conséquences socialement inadmissibles, on s’efforcera de l’interpréter ; le texte cessera d’être clair, car selon la valeur privilégiée, la sécurité, l’équité ou le bien commun, telle ou telle interprétation l’emportera en définitive » Ch. Perelman, ibid.. Carbonnier dira, en substance, avec le sens de la formule qu’on lui connaît si l’application de la loi est essentiellement respect de la loi, l’interprétation est la forme intellectuelle de la désobéissance » Introduction, in état des questions, n° 158 Philosophie. La leçon à tirer de tout cela est que le texte clair est un mythe. Pour cause la loi a bien souvent un contenu indécis car elle est porteuse de plusieurs sens en définitive elle est à texture ouverte P. Deumier, ibid.. Partant, l’interprétation est nécessaire, car le sens de la loi ne sera connu que lorsque le détenteur de ce pouvoir l’aura précisé. Division. L’interprétation est un pouvoir I. L’interprétation est une liberté II. L’interprétation est un pouvoir Division. La détention du pouvoir d’interpréter A. La définition du pouvoir d’interpréter B. La détention du pouvoir d’interpréter La détention du pouvoir d’interpréter la loi est disputée. Sur le fondement du parallélisme des formes, on a pu considérer que l’autorité qui édicte l’énoncé normatif est la mieux à-même de l’interpréter, partant de préciser sa volonté ejus est interpretari legem cujus est condere c’est au créateur de la règle qu’il appartient de l’interpréter. Le pouvoir d’interprétation du droit a donc été accordé au législateur. Ce système, tout droit venu du droit romain C. just. 1, 14, a fonctionné sous l’Ancien régime au profit du Roi Ord. avr. 1667, Titre I, art. 7 citée par Ghestin, Traité de droit civil, Introduction générale, n° 452, note 97. Le législateur révolutionnaire l’a perpétué loi 16 et 24 août 1790. Il survivra jusqu’en 1837 v. infra. Bien qu’on ait abandonné le référé législatif, le législateur s’est reconnu le pouvoir de voter une loi interprétative. Pareille loi consiste à préciser et expliquer le sens obscur et contesté d’un texte déjà existant. Son entrée en vigueur est singulière elle prend effet à la date même de l’entrée en vigueur de la loi qu’elle interprète. Le droit se joue décidément du temps. La solution était si évidente que les rédacteurs du Code civil ont écarté cette règle qui figurait dans la rédaction initiale de l’article 2 néanmoins la loi interprétative d’une loi précédente aura son effet au jour de la loi qu’elle explique, sans préjudice des jugements rendus en dernier ressort, des transactions, décisions arbitrales et autres passées en force de chose jugée ». Évidence, car la loi interprétative fait corps avec la loi interprétée. Évidence et demi plutôt c’est une pure fiction. Interprétant, le législateur fait un choix entre plusieurs sens possibles. Partant, il crée nécessairement un droit nouveau. La Cour de cassation veille elle se réserve le droit d’apprécier si la loi est vraiment interprétative ; c’est qu’il ne s’agirait pas que, par mégarde, le législateur entendît donner un effet rétroactif à la loi nouvelle…Où l’on voit une manifestation détonante des “séparations du pouvoir” voy. sur cette dernière formulation, P. Jan, mél. Gicquel, Montchrestien, 2008 ! Il est d’autres détenteurs du pouvoir d’interpréter, auxquels on ne songe guère l’administration et les ministères, en un mot l’exécutif. Les circulaires administratives jouent en pratique un rôle important en raison des instructions données aux fonctionnaires. Mesures administratives d’ordre intérieur, elles sont portant censées se limiter à guider les fonctionnaires dans l’application des lois et règlements en leur communiquant la doctrine de l’administration. Par leur truchement, c’est pourtant un pouvoir créateur et pas simplement régulateur que s’accorde l’Administration. Pour cause ce sont les particuliers qui en sont les destinataires finaux. Et le Conseil d’État n’a pas manqué d’admettre la validité d’un recours pour excès de pouvoir contre les circulaires qui, comblant un vide juridique, créent une véritable règle de droit opposable. S’agissant des réponses ministérielles aux questions écrites des parlementaires, il y aurait encore beaucoup à dire dans un sens approchant. Mais le temps manque. Réservons-le au détenteur naturel du pouvoir d’interpréter le juge. Chacun s’accorde sur l’existence de l’interprétation de la loi par le juge. Un code, quelque complet qu’il puisse paraître, n’est pas plutôt achevé, que mille questions inattendues viennent s’offrir aux magistrats. Car les lois une fois rédigées demeurent telles qu’elles ont été écrites. Les hommes, au contraire, ne se reposent jamais ; ils agissent toujours et ce mouvement, qui ne s’arrête pas, et dont les effets sont diversement modifiés par les circonstances, produit, à chaque instant, quelque combinaison nouvelle, quelque nouveau fait, quelque résultat nouveau. Une foule de choses sont donc nécessairement abandonnées à l’empire de l’usage, à la discussion des hommes instruits, à l’arbitrage des juges. L’office de la loi est de fixer, par de grandes vues, les maximes générales du droit d’établir des principes féconds en conséquences, et non de descendre dans le détail des questions qui peuvent naître sur chaque matière. C’est au magistrat et au jurisconsulte, pénétrés de l’esprit général des lois, à en diriger l’application. … Il y a une science pour les législateurs, comme il y en a une pour les magistrats ; et l’une ne ressemble pas à l’autre. La science du législateur consiste à trouver dans chaque matière, les principes les plus favorables au bien commun la science du magistrat est de mettre ces principes en action, de les ramifier, de les étendre, par une application sage et raisonnée, aux hypothèses privées ; d’étudier l’esprit de la loi quand la lettre tue et de ne pas s’exposer au risque d’être, tour à tour, esclave et rebelle, et de désobéir par esprit de servitude. Il faut que le législateur veille sur la jurisprudence ; il peut être éclairé par elle, et il peut, de son côté, la corriger ; mais il faut qu’il y en ait une … » Portalis, Discours préliminaire du Code civil, extraits. L’article 4 dispose en ce sens Le juge qui refusera de juger, sous prétexte du silence, de l’obscurité ou de l’insuffisance de la loi, pourra être poursuivi comme coupable de déni de justice. Reconnaître au juge un pouvoir est une chose acquise disions-nous, reste qu’il faut encore s’entendre sur le pouvoir qu’on lui reconnaît. B-. La définition du pouvoir d’interpréter Selon certains, le juge fait en permanence montre d’un pouvoir discrétionnaire, même lorsque la règle est claire ; selon d’autres, il ne peut user de son pouvoir discrétionnaire qu’en l’absence de texte clair selon d’autres enfin, même en l’absence de texte clair, il n’existe pas de pouvoir discrétionnaire du juge puisque celui-ci doit s’en remettre aux principes P. Deumier, Introduction générale au droit, op. cit., p. 116. La nature de l’interprétation est disputée. Nature de l’interprétation. Pour les uns, l’interprétation est une fonction de connaissance, tandis que, pour les autres, l’interprétation est une fonction de volonté. Pour les défenseurs d’une fonction cognitive, l’interprétation ne présente guère de différence avec l’interprétation des textes littéraires ou religieux. Ne dit-on pas de la loi qu’elle est un texte sacré, révélé, inspiré ? En cette occurrence, l’interprétation est un acte de connaissance ou de découverte du vrai sens, du sens objectif, d’un texte normatif. De la sorte, la signification du texte considéré étant unique, il n’y aurait qu’une bonne interprétation qu’il importe au juge de découvrir, non pas d’inventer foin d’interprétation créatrice. C’est très précisément en ce sens que Montesquieu pense l’office du juge. Il est de la nature de la Constitution que les juges suivent la lettre de la loi De l’esprit des Lois, Livre XI, chap. VI. Le juge doit se livrer à un raisonnement déductif. Saisi d’un cas particulier, le juge doit décider seulement quel est l’article de loi sous l’application duquel il tombe, ce que le législateur a prescrit dans les cas de ce genre et l’intention qu’on doit, par suite, lui supposer. La méthode à suivre est une méthode de raisonnement syllogistique. Pour Montesquieu, les articles du code sont qualifiés de théorèmes », le juriste de pur géomètre ». Admettons. Il faudrait encore que les théorèmes soient clairs à tous les coups. S’ils le sont clarté et interprétation sont antithétique Perelman, Logique juridique, n° 25. Dans le cas contraire, si le texte est obscur ou insuffisant, il est fait interdiction au juge de les interpréter. Les tribunaux doivent s’adresser au corps législatif toutes les fois qu’ils croiront nécessaire soit d’interpréter une loi, soit d’en faire une nouvelle » loi des 16 et 24 août 1790, art. 12 référé législatif. C’est ce qu’il est d’usage de nommer le légicentrisme. Et Robespierre de dire dans une formule jusqu’au-boutiste ce mot de jurisprudence doit être effacé de notre langue ». Dans un État qui a une Constitution, une législation, la jurisprudence des tribunaux n’est autre chose que la loi » v. Bécane et alii, La loi, p. 30. L’interprétation réglementaire est proscrite ; le Tribunal de cassation veille. Le législateur finira par abandonner le référé législatif affaires en trop grand nombre mettant aux prises des intérêts particuliers ; modification du droit source d’insécurité juridique 1837 il est symptomatique de noter chez Cadiet et Jeuland, Droit judiciaire privé, le renvoi à la saisine pour avis de la Cour de cassation au Vis Référé législatif ». Pour les partisans d’une fonction réaliste, l’interprétation se présente comme un acte de volonté de l’interprète. Il ne saurait être autre chose compte tenu de l’indétermination du langage normatif. Pour cause, tout énoncé normatif est doté non pas d’une mais de plusieurs significations entre lesquelles il s’agit de choisir. Ce choix ne correspond pas à une réalité objective, mais traduit seulement les préférences de celui qui l’exprime. C’est une décision. Le produit de l’interprétation ne peut être ni vrai ni faux. Le débat sur la signification d’un texte peut se poursuivre à l’infini M. Troper, Dictionnaire de la culture juridique, v° Interprétation. Le travail d’interprétation est libre et puissant, car l’interprétation donne corps à la norme v. D. Mainguy, L’interprétation de l’interprétation, Variations normatives II, JCP G. 2011, p. 997. L’interprétation est une liberté Division. Le principe de liberté A. Les limites à la liberté B. A-. Le principe de liberté À proprement parler, l’interprétation n’est pas l’application du droit. Elle n’est donc pas soumise au syllogisme reliant le droit aux faits voy. égal. l’article consacré à la dialectique, car elle ne concerne que la détermination de la majeure, le sens de la règle qui se dégage par une argumentation de type dialectique qui se rapporte à l’art de raisonner et de convaincre dans un débat. Art de raisonner avec méthode et puissance de persuasion P. Deumier, op. cit., n° 117. Science qui permet de distinguer le vrai du faux. Méthode qui conduit des principes aux conséquences. Préservation de l’inconséquence Cicéron, Des lois, I, 23. Dialectique est une nécessité. Le droit ne peut se passer de dialectique. Pourquoi cela ? Parce qu’il faut bien avoir à l’esprit que la science » du droit n’est pas une connaissance immédiate de la réalité par simple intuition. Sens ne se dégage que par une argumentation de type dialectique. Autrement dit, le juriste pratique un savoir raisonné. Zénati l’élaboration de la justice se fait principalement au moyen de l’enregistrement de la dialectique des valeurs qui résulte du choc de la rhétorique des plaideurs » La nature de la Cour de cassation, Bicc n° 575, 15 avr. 2003. Cet enregistrement consiste dans une pesée minutieuse ayant la vertu d’engendrer par son propre mouvement une décision. Autrement dit, le moteur principal des décisions des juges du fond est la prudence judiciaire, non point la règle de droit F. Zénati. Le principe est celui du libre choix de l’interprétation. Quelle que soit leur source, les méthodes d’interprétation mises à la disposition de l’interprète n’ont qu’une valeur facultative. Cette multitude désordonnée lui indique des directions contradictoires, car il n’a jamais été possible de les hiérarchiser. Optionnelle, indicative, non contraignante, la règle d’interprétation est une directive, une recommandation, un conseil adressé à l’interprète, qui se met au service de sa politique juridique et ne le lie pas Ph. Malaurie et P. Morvan, Introduction générale, n° 403. Il apparaît en effet que les méthodes varient selon la conception du droit prônée par les juristes. Ainsi, au XIXe siècle, le monopole de la loi parmi les sources de droit – légalisme ou légicentrisme – a suscité l’essor de la méthode exégétique, puis lorsque le positivisme légaliste s’est trouvé ébranlé, de nouvelles méthodes apparurent. En somme, tantôt, le juge révèle l’interprétation de l’énoncé normatif, tantôt, il la choisit la jurisprudence pratique un éclectisme tactique dans sa méthode d’interprétation Carbonnier, op. cit.. Quelles sont-elles précisément ? Les outils préfabriqués par le génie des juristes sont nombreux. On compte les règles légales d’interprétation, les adages, des méthodes générales. On n’oubliera pas les travaux de la doctrine. Le droit suisse est en ce sens suisse 1907, Titre préliminaire, Art. 1 1. La loi régit toutes les matières auxquelles se rapportent la lettre ou l’esprit de l’une de ses dispositions. 2. A défaut d’une disposition légale applicable, le juge prononce selon le droit coutumier et, à défaut d’une coutume, selon les règles qu’il établirait s’il avait à faire acte de législateur. 3. Il s’inspire des solutions consacrées par la doctrine et la jurisprudence Code complété par la loi fédérale du 30 mars 1911, Livre V Droit des obligations. Il arrive que la loi art. 1156 et s. in De l’interprétation des conventions ou un traité international Convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit des traités, art. 31-33 un traité doit être interprété de bonne foi… édictent des règles d’interprétation. Mais voilà, les règles de l’article 1156 s. sont plutôt des conseils donnés aux juges, en matière d’interprétation des contrats, que des règles plus rigoureuses et impératives, dont les circonstances, mêmes les plus fortes, ne les autoriseraient pas à s’écarter » Cass. req., 18 mars 1807. Et la Cour de cassation d’affirmer que l’article 1156 ne formulant pas, pour l’interprétation des conventions, une règle à caractère impératif, sa méconnaissance ne peut, à elle seule, donner ouverture à cassation » Cass. 1ère civ., 19 déc. 1995, Bull. civ. I, n° 466. S’agissant des adages et brocards, qui rayonnent dans tout le droit depuis la haute Antiquité, ils sont un trésor…non contraignant. L’adage est une façon de penser le droit et de le vivifier. C’est une création de l’esprit, une pensée qui va à l’essentiel. La forme est brève parce que l’idée est concentrée. L’adage extrait la quintessence d’une règle. Directif, l’adage s’adapte naturellement à des situations nouvelles ; il éclaire l’interprète en mettant en lumière dans l’essentiel les raisons de la règle ; il nourrit par sa sagesse le débat contradictoire ; il est invoqué en argument d’appoint juges et magistrats en sont friands ; il énonce un principe idéal et tire le droit positif par le haut. Défi à l’imagination, écrit Cornu, l’adage aiguillonne l’esprit et la quête de justice Dictionnaire de la culture juridique, V° Adage. S’agissant des méthodes générales d’interprétation, il en existe principalement deux. La méthode exégétique est la plus classique et la plus servile. Elle réduit le droit à la loi et le tient pour un ensemble clos. Insensible aux réalités sociales ou à la justice, elle suit une logique infaillible l’interprète est un esclave enchaîné au texte. C’est une méthode à laquelle les contemporains du Code Napoléon recourront lors de l’exposé et du commentaire dudit code. La lettre et l’analyse grammaticale du code sont les sources premières du commentateur tandis que l’intention du législateur est jugée secondaire. Les exégètes entretiennent le culte et le fétichisme du Code civil tout le code et rien que le code. Brunet écrira je ne connais pas le droit civil, je n’enseigne que le Code Napoléon ». Le propos est caricatural. Les zélateurs de la méthode exégétique surent dépasser la lettre du code et prendre quelques libertés. Cette méthode n’a pas été abandonnée. Elle revêt deux formes simples. On compte une variante subjective, qui cherche la volonté du législateur. L’interprète est invité à analyser la ratio legis la raison d’être, l’esprit, le but de la loi c’est l’interprétation téléologique, qui prend appui notamment sur les intitulés de la loi, un exposé préalable des motifs, un énoncé général. Il lui est aussi suggéré de recourir aux travaux préparatoires. Dans une variante objective, la méthode exégétique s’appuie sur le texte en lui appliquant une série d’analyses lexicale, grammaticale et logique. Il s’agit de dégager la cohérence intellectuelle d’une disposition ambiguë. L’emplacement d’un texte dans un code permet d’en préciser le sens le texte s’éclaire par le contexte. C’est bien ainsi du reste qu’il importe de procéder. La seconde méthode est celle de l’effet utile et de l’interprétation évolutive. Pragmatique, elle consiste à interpréter le texte sous étude contrat, traité de telle sorte qu’il acquière pleine efficacité sans jamais nier les réalités et l’opinion publique contemporaine v. par ex. art. 1157 Malaurie et Morvan, op. cit., n° 410, 411. B-. Les limites à la liberté S’il importe au juge d’éclairer la loi, à la jurisprudence d’éclairer le législateur, ce dernier peut la corriger Portalis ; v. Bécane, p. 31. Bien que les voies de l’interprétation soient impénétrables, que le luxe et l’abondance des raisonnements soient un miroir aux alouettes, dire le droit n’est pas affaire de caprice. Le juge doit respecter la cohérence du droit F. Gutman in Faure et Koubi, ss. dir., Titre préliminaire du Code civil, Economica, 2003, p. 109. Il est une idéologie de l’interprétation juridique. L’idéologie est nécessaire pour l’interprétation, car il est des valeurs fondamentales à satisfaire d’un côté, la stabilité des lois, la certitude des lois, la sécurité juridique… – valeurs statiques – ; de l’autre, la satisfaction des besoins actuels de la vie – valeurs dynamiques – J. Wroblewski, L’interprétation en droit théorie et idéologie in L’interprétation dans le droit, APD, t. XVII, Sirey, 1972, p. 51, spéc. n° 14. Le droit n’est pas qu’une collection de règles ou de décisions de justice. Le droit est un système, un ensemble organisé d’éléments, qui structure l’élaboration, l’application et la sanction du droit, pour permettre chaque jour d’assurer la justice, la liberté, la paix, la prospérité, l’épanouissement des hommes v. toutefois la leçon sur la force et la lutte pour le droit. Le droit est un phénomène social et normatif ubi societas, ibi jus là où est la société, là est le droit. Le fils de Chronos Zeus, roi des dieux et des hommes, est parfois représenté avec une balance ; il préside au maintient des lois ; il est garant de la justice a institué pour les hommes une loi ; tandis que pour les animaux il a établi celle de se manger les uns les autres, puisqu’il n’y a pas chez eux de justice ; aux hommes il a donné la justice. L’interprète est tenu à un devoir de loyauté envers la loi dont il est le serviteur ; ce devoir est impérieux chez le juge qui rend ses décisions au nom du Peuple français. Justement, parce que la justice est rendue en son nom, il importe que le groupe social accepte la décision. La rationalité de la décision est nécessaire mais pas suffisante. Il faut encore qu’elle soit acceptable – souvent juge varie, bien fol qui s’y fie ? – Le juge doit certainement chercher à convaincre c’est la raison ; il doit surtout d’employer à persuader c’est le cœur v. par ex. Malaurie et Morvan, op. cit., n° 414. Il doit susciter une adhésion personnelle à son propre jugement de valeur concordia discordantium. C’est l’office du juge dire le droit – jurisdictio – et l’imposer – imperium –. C’est là l’art de la rhétorique et de la dialectique. Saint-Paul a dit la lettre tue, l’esprit vivifie ». L’esprit sans la lettre, c’est le vent qui s’enfuit ; la lettre sans l’esprit, c’est la mort. À la lettre, à la grammaire et à la logique doivent s’ajouter la justice et l’utilité sociale, c’est-à-dire le droit. L’interprétation est le droit
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Ce n’est pas à dire que nous soyons par nous-mêmes capables de concevoir quelque chose comme venant de nous-mêmes. Notre capacité, au contraire, vient de Dieu. Il nous a aussi rendus capables d’être ministres d’une nouvelle alliance, non de la lettre, mais de l’Esprit ; car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie. » 2 Corinthiens 3, lettre tue mais l'Esprit vivifie – nous vivifie !Nous avons reçu un exemple magnifique de Jésus. Il est écrit en Jean 8, 1-12 à propos de la femme qui avait été prise en flagrant délit d’adultère, et selon la loi, il fallait qu’elle soit lapidée. Il fallait qu’elle soit mise à mort. Les Pharisiens étaient sur le point de la lapider – chose que Moïse leur avait ordonné de faire. Mais Jésus s’est baissé et a écrit avec le doigt sur la terre. Il a probablement écrit ce qui est écrit dans le livre de la Loi Tu ne convoiteras pas. » Lorsque les Pharisiens ont vu cela, ils se sont tous retirés un à un, le plus âgé en premier. Contrairement aux autres commandements, la convoitise est un péché caché à l’intérieur. Puisque la convoitise était cachée, personne ne pouvait y résister. Ils se sont donc tous sentis coupables. Personne n’arrivait à respecter cette dit alors à la femme Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus. » C’est là l’évangile de la nouvelle alliance nous pouvons recevoir le pardon pour nos péchés et nous ne sommes pas condamnés à continuer de pécher comme des pécheurs dit Ne pèche plus ! » Il nous donne la force par le Saint-Esprit afin que le péché cesse et que le pécheur puisse continuer de vivre et de se développer. C’est bien mieux que lorsque le pécheur est mis à mort. Dans l’ancienne alliance, il est clair que les hommes craignaient de pécher car il y avait une condamnation à mort pour ceux qui ne respectaient pas la loi. Mais Jésus a apporté quelque chose de bien mieux. Les hommes peuvent maintenant sortir du péché et vivre une vie meilleure, une toute nouvelle vie en lettre tue mais l'Esprit vivifie – au sein de notre ministèrePaul était un pharisien, un homme très capable et doué. Il connaissait certainement toutes les punitions qui s’appliquaient à chaque infraction que les hommes commettaient. Mais il ne connaissait pas les secrets de l’homme, les choses cachées, les raisons pour lesquelles ils faisaient ce qu’ils faisaient. Le ministère de la lettre peut être très destructeur lorsque nous travaillons avec d’autres personnes. C’est pourquoi il est fondamental de recevoir un sens exercé pour écouter et obéir à la voix de l’ était dans la faiblesse et dans la crainte. Il dit aux Corinthiens qu’il n’était pas venu avec un discours persuasif de la sagesse, mais avec une démonstration de l’Esprit et de la puissance. 1 Corinthiens 2, 3-5 Ce qu’il craignait, c’était que tout ce qu’il avait appris aux pieds de Gamaliel allait l’influencer de sorte qu’il ne soit pas libre de servir Dieu selon l’Esprit. Il avait donc besoin d’une révélation de l’Esprit. Seul l’Esprit pouvait lui révéler ces choses cachées. C’est pourquoi il est venu dans la faiblesse, la crainte et avec de grands tremblements. Il ne pouvait rien faire de lui-même. Car dorénavant, il ne s’agissait plus seulement de savoir quelle était la punition, mais d’amener les hommes à une vie Esaïe, Dieu dit Ma nation, prête-moi l’oreille. » Nous avons besoin d’apprendre à discerner ce que Dieu veut, à discerner sa bonne volonté ; nous devons lui prêter l’oreille, et pénétrer dans ses pensées, parce que les cieux sont élevés au-dessus de la terre, et que ses pensées sont plus élevées que nos pensées. Esaïe 55, 8-9 Nous devons être circoncis à l’égard de toutes les choses de cette terre. Alors nos pensées doivent se tourner vers autre chose, elles s’élèvent vers le ciel et nous sommes élevés avec Christ, et assis dans les lieux célestes. Nous accédons alors aux pensées de Dieu par l’Esprit de révélation, et nous commençons à entendre la voix de l’ est écrit plus loin en 2 Corinthiens 3, 17 Or, le Seigneur, c’est l’Esprit ; et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. » Il n’y a pas de liberté pour n’importe quoi, mais il y a la liberté d’être transformé à l’image de Jésus. C’est là la liberté que nous pouvons obtenir. Ce n’est pas une fausse liberté, mais c’est la vraie liberté lorsque nous sommes transformés de gloire en gloire. 2 Corinthiens 3, 18Cet article se fonde sur un discours de Kåre Smith du 28 mai 2019.

Carla lettre tue, mais l'esprit vivifie». CHAPITRE XVIII. LA LOI ANCIENNE ENGENDRE LA MORT, ET LA LOI NOUVELLE, LA JUSTICE. 31. «La loi», dit l'Apôtre, «a été établie pour faire connaître la prévarication (1)»; voilà pourquoi cette lettre écrite hors de l'homme, il l'appelle le ministère de la mort et de la condamnation; car nous accomplissons la justice par le don de l'Esprit
editor L'Église évangélique est établie à St-Jérôme au Québec depuis 1974. En cours de route cette Église a adopté la Confession de foi baptiste de Londres de 1689 et a joint l'Association d'Églises réformées baptistes du Québec. Visitez notre site internet pour en savoir plus NKFhQ.
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